L'indice Dow Jones des 30 grandes valeurs a cédé 49,97 points, soit 0,29%, à 17.081,89, mettant fin à sept séances consécutives de hausse. Le Standard & Poor's 500, plus large, a perdu 13,77 points ou 0,68% à 2.003,69 et le Nasdaq Composite, à forte composante technologique, a rendu 42,03 points (0,87%) à 4.796,61.

L'annonce d'une chute de 20% des importations chinoises en septembre, reflétant une demande intérieure anémiée, a ravivé les inquiétudes sur le ralentissement de la croissance de la deuxième économie mondiale.

"L'international focalise l'attention ici et il faudra voir ce que font les Etats-Unis pour en contrer l'impact", déclare Paul Springmeyer, gérant senior à U.S. Bank à Minneapolis.

La mauvaise statistique chinoise a fait baisser les places étrangères et aussi le dollar, car elle renforce le sentiment que la Réserve fédérale pourrait attendre 2016 pour commencer à relever ses taux d'intérêt directeurs.

En attendant, la communication de la banque centrale reste plus que floue.

Deux gouverneurs du "board" (le conseil central de la Fed), Lael Brainard et Daniel Tarullo, ont jugé souhaitable d'attendre 2016 pour normaliser la politique monétaire, s'opposant ainsi à leur vice-président Stanley Fischer qui s'était prononcé dimanche en faveur d'une hausse de taux en décembre.

LES BANQUES ATTENDUES SUR LEURS RÉSULTATS

Les dix grands indices sectoriels S&P ont fini dans le rouge, avec des reculs de plus de 1% pour le compartiment de la santé et celui des valeurs industrielles.

L'indice Nasdaq des biotechnologies a perdu 3,22%, prolongeant son récent accès de faiblesse.

L'indice sectoriel de l'énergie a reculé de 0,9% dans le sillage de la baisse de 1% des cours du pétrole sur le Nymex et l'indice des financières a cédé 0,65% avant les publications de résultats des grandes banques américaines.

"Il y a un peu de nervosité avant les résultats qui vont tomber dans les deux trois prochaines semaines", confirme John Cary, gérant chez Pioneer Investment Management à Boston.

"La situation internationale reste dans tous les esprits et les matières premières ont de nouveau baissé. En l'absence de grosse surprise sur le front des indicateurs ou des résultats, la prudence va continuer de dominer jusqu'à ce que la Fed décide enfin de relever ou de ne pas relever ses taux".

Signe de l'attentisme des investisseurs, seulement 6,1 milliards de titres ont changé de mains sur les différentes plates-formes américaines, à comparer à une moyenne de 7,5 milliards sur les 20 dernières séances, selon les données de Thomson Reuters.

L'indice VIX de la volatilité est remonté de 9% à 17,67, mettant fin à une série de dix séances consécutives de baisse qui était sans précédent depuis octobre 2009.

Contre la tendance, le brasseur Molson Coors a bondi de 9,94% après l'annonce de la méga-fusion entre AB InBev et SABMiller qui pourrait lui permettre de racheter la part de 58% de SABMiller dans leur coentreprise MillerCoors aux Etats-Unis.

Twitter a gagné 1,08% à 29,06 dollars, loin cependant de son plus haut du jour à 30,68. Le réseau social a dit s'attendre à un chiffre d'affaires trimestriel conforme ou supérieur à son objectif et va réduire ses effectifs mondiaux de 8% dans le cadre d'une restructuration.

A la baisse, la compagnie aérienne JetBlue a chuté de 7,86% en réaction à un déclassement de JPMorgan, qui est désormais à "neutre" sur la valeur.

Johnson & Johnson, en repli de 0,56%, n'a guère réagi à ses résultats du troisième trimestre à nouveau pénalisés par la vigueur du dollar.

Alors que la saison des résultats entre dans le vif du sujet cette semaine, les bénéfices des sociétés du S&P-500 sont pour l'instant prévus en recul de 4,8% au troisième trimestre selon les données Thomson Reuters, soit leur plus forte baisse depuis six ans.

JPMorgan, qui a publié ses comptes à la clôture, lâchait 1,3% dans les transactions électroniques alors qu'Intel, qui a battu le consensus, progressait légèrement.

Bank of America et Wells Fargo publient à leur tour leurs résultats avant l'ouverture mercredi, suivis de Citigroup et de Goldman Sachs jeudi.

(Caroline Valetkevitch, avec Abhiram Nandakumar à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)