(Actualisé avec assaut des forces spéciales afghanes)

KABOUL, 21 janvier (Reuters) - Les forces spéciales afghanes tentaient dimanche, étage par étage, de reprendre le contrôle l'Hôtel Inter Continental de Kaboul, affrontant les survivants d'un groupe d'hommes armés qui avaient pris d'assaut le bâtiment la veille.

Alors que l'aube se levait sur la capitale afghane, d'épais nuages de fumée noire émanaient de l'hôtel, l'un des deux principaux établissements de luxe de la ville.

Plusieurs véhicules blindés américains équipés de fusils mitrailleurs ont été aperçus à proximité de l'hôtel, aux côtés d'unités de police afghanes.

Des images de télévision ont montré des membres des forces spéciales afghanes se déployant sur le toit de l'hôtel.

Des responsables ont dit que deux assaillants avaient été tués mais qu'il en restait un, voire deux, à opposer une résistance aux forces de l'ordre.

Un porte-parole du ministère de l'Intérieur, Nadjib Danish, a déclaré que le raid avait fait au moins cinq morts et six blessés, ajoutant que 16 clients étrangers avaient été sauvés.

Personne n'a à ce stade revendiqué l'attaque, le dernier en date d'une longue série qui a frappé Kaboul.

Jeudi, l'ambassade des Etats-Unis dans la ville avait diffusé une alerte concernant le risque d'attaques visant des hôtels, alors que les Etats-Unis ont intensifié leurs opérations militaires contre les insurgés islamistes en dehors de Kaboul.

Le directeur de l'établissement, Ahmad Haris Nayab, qui est sorti sain et sauf, a déclaré que les assaillants avaient pénétré dans la partie principale de l'hôtel en passant par les cuisines.

Un témoin a déclaré que des membres du personnel de l'hôtel et des clients avaient été pris en otages.

L'hôtel, situé sur une colline et placé sous haute protection, avait déjà été la cible d'une attaque des taliban en 2011.

Ce bâtiment imposant datant des années 1960 est souvent utilisé pour des conférences et événements officiels.

S'il en partage le nom, l'établissement n'appartient pas au groupe InterContinental Hotels Group (IHG) depuis 1980, selon IHG.

Les circonstances de l'attaque restent floues, Nadjib Danish se contentant de noter que la sécurité de l'hôtel avait été confiée à une entreprise privée trois semaines plus tôt.

Le département d'Etat américain a déclaré suivre de près la situation, ajoutant être en contact avec les autorités afghanes pour déterminer s'il y avait des ressortissants américains parmi les victimes. (Hamid Shalizi, Akram Walizada, Mirwais Harooni et David Brunnstrom à Washington; Nicolas Delame, Jean-Stéphane Brosse et Benoît Van Overstraeten pour le service français)