(Répétition avec actualisation sur la Catalogne et les élections législatives au Japon d'une dépêche diffusée vendredi)

* La BCE annoncerait jeudi une réduction de ses rachats d'actifs

* La nomination du prochain patron de la Fed agite le marché

* La réforme fiscale aux US espérée d'ici la fin de l'année

* Records à Wall Street et sur les marchés actions mondiaux

* La crise catalane pénalise la progression du Stoxx 600

par Laetitia Volga

PARIS, 23 octobre (Reuters) - Après une actualité dominée par la politique et le lancement de la saison des résultats, les banques centrales reviennent sur le devant de la scène avec la très attendue décision de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) et la possible nomination du prochain responsable de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Le conseil des gouverneurs de la BCE devrait annoncer, jeudi, une réduction progressive de ses rachats d'actifs, ce qui constituerait une nouvelle étape du resserrement monétaire en zone euro.

Confrontée à une reprise économique vigoureuse mais à une inflation lente, sous son objectif de 2%, la BCE pourrait décider de prolonger de neuf mois son programme de rachats de titres (QE) pour un montant compris entre 25 et 40 milliards d'euros, contre 60 milliards actuellement, ont indiqué des sources au fait des discussions.

Les économistes de Bank of America-Merrill Lynch tablent pour leur part sur une extension de neuf mois du QE à hauteur de 30 milliards d'euros.

"Dans nos conversations avec les clients, c'est décrit comme une approche accommodante de normalisation de politique monétaire", indiquent-ils. "C'est peut-être vrai si l'on regarde les attentes il y a six mois lorsque certains prévisionnistes attendaient un "tapering" au premier semestre 2018 et la fin du programme de QE au milieu de l'année", rappellent les économistes.

Au Royaume-Uni, les doutes vont croissant sur un possible relèvement des taux de la Banque d'Angleterre (BoE) lors de sa réunion du 2 novembre - alors qu'il était largement anticipé jusque là - après que deux responsables de la banque centrale ont plaidé en faveur du statu quo.

Cela a contribué à faire tomber vendredi la livre sterling à un plus bas de deux semaines face au dollar.

Dans ce contexte, les responsables de la BoE comme les investisseurs devraient être attentifs à la publication, mercredi, de la première estimation du produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni pour le troisième trimestre, avant celle pour les Etats-Unis en fin de semaine.

LA FED ET TRUMP FONT BOUGER LES RENDEMENTS

Outre-Atlantique, les anticipations portant sur une nouvelle hausse des taux d'intérêt de la Fed d'ici la fin de l'année ne semblent pas remises en cause. Le marché estime ainsi à près de 92% la probabilité d'un relèvement en décembre, selon le baromètre FedWatch de CME Group.

La question qui reste en suspens concerne le nom de celui ou celle qui sera aux commandes de la Réserve fédérale à l'expiration du mandat de Janet Yellen en février. La Maison blanche a fait savoir que Donald Trump devrait annoncer son choix dans les prochains jours.

En attendant sa décision finale, les spéculations vont bon train au gré des divers entretiens de Donald Trump et les réactions sur le marché obligataire et le dollar fluctuent en fonction du nouveau favori présumé.

Ainsi, la perspective d'avoir à la tête de la Fed l'économiste John Taylor, que l'on dit prompt à accélérer plus franchement la normalisation monétaire, a fait monter le rendement des Treasuries à 10 ans au-delà de 2,39%, un plus haut depuis le début du mois. Celui des bonds du Trésor à 2 ans a atteint un pic de neuf ans.

Une progression qui s'est encore accentuée après l'adoption par le Sénat américain d'une résolution budgétaire accélérant l'examen parlementaire de la réforme fiscale, qui pourrait être promulguée d'ici la fin de l'année.

RECORD A WALL STREET, L'EUROPE A LA TRAINE

Trente ans après le krach boursier de 1987, Wall Street continue d'enchaîner les records historiques, portée par des indicateurs économiques encourageants et de solides résultats trimestriels, à l'instar de ceux d'IBM dont le bond de près de 9% mercredi en Bourse a propulsé l'indice Dow Jones au-dessus des 23.000 points pour la première fois de son histoire.

D'après les données Thomson Reuters, les analystes attendent en moyenne un bénéfice sur les entreprises du S&P-500 en progression de 4,3% pour le troisième trimestre. Pour l'heure, 73% des sociétés ayant déjà publié leurs comptes ont fait mieux que le consensus.

L'indice mondial MSCI World a également touché un sommet jamais atteint et le Nikkei à Tokyo a signé vendredi sa plus longue série de hausses depuis 56 ans. L'indice japonais progresse encore ce lundi après la victoire électorale de la coalition menée par le Premier ministre Shinzo Abe lors des élections législatives anticipées dimanche.

Une performance que les marchés européens ne parviennent pas à répliquer puisque l'indice Stoxx 600 a accusé un repli hebdomadaire de 0,33% après cinq semaines de hausses consécutives, pénalisé par la crise politique en Espagne qui a provoqué un léger regain de volatilité sur les marchés.

L'enlisement du dossier catalan, alors que le gouvernement espagnol a annoncé samedi la dissolution de l'exécutif régional et la mise sous tutelle du parlement de Barcelone, suscite les interrogations sans pour autant créer de véritables tensions auprès des investisseurs.

"Fort de tous les épisodes de stress politique, accumulés au long des derniers trimestres (...), le marché paraît s'être fait une 'philosophie de vie'", observent les stratèges de la Banque Postale Asset management (LBPAM).

"Tant que cela ne remet pas en cause le scénario concernant l'environnement économique du pays ou de la zone concernés, ou tout au moins pas de façon radicale, il ne s'agit que de péripéties. Il faut certes les suivre, pour anticiper du mieux possible d'éventuelles inflexions défavorables; mais elles ne sont pas moteur dans les choix de portefeuille", résument-ils.

VOIR AUSSI : À WALL STREET-Semaine dense en résultats avec le PIB en conclusion

(édité par Blandine Hénault)