Londres (awp/afp) - Le groupe IAG, maison mère de plusieurs compagnies aériennes dont British Airways, a annoncé vendredi avoir augmenté de 29% son bénéfice net en 2016, en dépit d'une coûteuse chute de la livre à cause du Brexit.

Le groupe britannique a dégagé un bénéfice net de 1,931 milliard d'euros et un bénéfice opérationnel (avant éléments exceptionnels) de 2,535 milliards d'euros, en progression de 8,6% par rapport à celui de 2015 qui s'élevait à 2,335 milliards.

Ce bénéfice opérationnel est inférieur à ce qu'il espérait au début 2016, lorsqu'il tablait sur une hausse d'un milliard d'euros de ce profit. Mais les vents contraires du Brexit sur le marché des changes l'avait amené à abaisser deux fois cet objectif, pour le ramener fin octobre à 2,5 milliards d'euros - un chiffre finalement légèrement dépassé.

Le groupe actif dans plusieurs régions du monde, mais principalement en Europe, déclare en effet ses comptes en euros, mais perçoit une partie de ses revenus dans d'autres monnaies, notamment en livres sterling pour sa compagnie British Airways (BA).

Or la livre a dégringolé d'environ 15% face à l'euro entre le 1er janvier et le 31 décembre 2016, principalement à cause de la décision des Britanniques de quitter l'UE lors du référendum du 23 juin. Ce plongeon a réduit la valeur des revenus tirés de BA lorsque IAG les a convertis en euros.

Au final, IAG a souligné avoir dû enregistrer une perte de 460 millions d'euros sur les taux de changes.

Il a expliqué en outre que la demande de vols pour BA avait diminué juste avant et après ce référendum historique. Cette compagnie a néanmoins continué d'élever ses capacités de transport et a tiré d'importants revenus de ses offres pendant les vacances, lui permettant d'élever ses profits.

Parmi les autres compagnies du giron d'IAG, l'espagnole Iberia a aussi augmenté ses profits, mais seulement légèrement, grâce à une offre plus abondante et malgré un environnement qualifié de "difficile" en Espagne et dans le reste de l'Europe.

Sa compatriote à bas coût Vueling a en revanche vu sa marge opérationnelle diminuer, IAG évoquant l'impact négatif lié à des grèves des contrôleurs aériens pendant l'année.

La dernière compagnie à avoir été acquise par IAG - une holding créée il y a cinq ans -, l'Irlandaise Aer Lingus, a en revanche nettement élevé ses profits. IAG a évoqué la mise à disposition de deux Airbus A330 à Aer Lingus qui lui a permis de doper ses liaisons long-courrier, y compris vers de nouvelles destinations américaines comme Los Angeles (côte ouest) et Newark (côte est).

Le directeur général d'IAG, Willie Walsh, s'est réjoui globalement d'une "bonne performance dans un environnement difficile" pour le groupe. Il a annoncé en conséquence un programme de rachat d'actions portant sur 500 millions d'euros en 2017.

Pour cette année, il espère que le bénéfice opérationnel pourra encore augmenter, mais n'a fourni aucun chiffre.

afp/jh