KADUNA, Nigeria, 8 mars (Reuters) - La fermeture pour six semaines de l'aéroport d'Abuja, la capitale du Nigeria, en vue de travaux de modernisation pourrait avoir des conséquences négatives sur l'activité de ce centre névralgique de l'économie du pays.

Les vols à destination d'Abuja seront déroutés, à partir de mercredi soir, vers la ville de Kaduna, le temps de procéder aux réparations des pistes d'atterrissage et d'envol.

La dégradation des infrastructures de l'aéroport d'Abuja a conduit plusieurs compagnies aériennes à menacer de ne plus desservir la capitale nigériane pour raisons de sécurité.

Le transfert des rotations aériennes vers Kaduna, située à 16O km au nord, suscite d'autres inquiétudes et plusieurs compagnies, comme British Airways, Lufthansa et South African Airways, ont déjà annoncé leur refus de desservir cette destination.

L'acheminement des passagers entre Kaduna et Abuja se fera dans des autocars protégés par les forces de sécurité en empruntant une route sur laquelle se sont produits des enlèvements de personnes au cours des dernières années.

Une équipe de Reuters, présente à l'aéroport de Kaduna, a pu constater mercredi que les ouvriers travaillaient à terminer les installations électriques et poser le toit du nouveau terminal. Certaines parties du bâtiment n'étaient pas encore peintes mais les escaliers mécaniques et les tapis roulants fonctionnaient.

Un appareil d'Ethiopian Airlines, seule compagnie ayant accepté de desservir Kaduna, est arrivé à 11h30 (10h30 GMT), a annoncé un responsable des services aéroportuaires. "Le personnel de l'aéroport était très coopératif mais je pense que les systèmes ne sont pas prêts", a commenté un passager.

Selon un influent économiste nigérian, la fermeture de l'aéroport d'Abuja va avoir des conséquences "catastrophiques" sur l'économie du pays.

Celle-ci s'est contractée de 1,5% en 2016, une première depuis 25 ans, en raison de la faiblesse des prix du pétrole et des attentats dans la région pétrolifère du delta du Niger. (Abraham Terngu, Pierre Sérisier pour le service français, édité par Gilles Trequesser)