Pendant une bonne partie de 2017, Interpublic - l'un des quatre grands groupes mondiaux de publicité - a vu notamment ses clients de la grande distribution restreindre leurs dépenses face à la concurrence des vendeurs en ligne.

Le groupe publicitaire américain doit aussi s'adapter à la révolution du marché publicitaire provoquée par les mastodontes d'internet comme Google et Facebook.

"La prudence que nous avons observée l'an dernier ne disparaîtra pas en une nuit mais nous avons bon espoir que la croissance de nos revenus va lentement repartir à la hausse", a déclaré le directeur général Michael Roth lors d'une conférence téléphonique sur les résultats.

Il a ajouté que son groupe travaillait sur de nouveaux projets communs avec les deux géants d'internet. "Notre relation (...) avec Facebook et Google est probablement meilleure que ce qu'elle a été par le passé", a-t-il dit, ajoutant qu'Interpublic continuerait d'investir dans ses agences de publicité traditionnelles parallèlement à son développement dans le marketing digital.

L'action grimpe de 11,39% à 24,75 dollars vers 18h15 GMT à Wall Street, sa plus forte hausse en une séance depuis août 2012, pour revenir à son meilleur niveau depuis six mois.

Interpublic, propriétaire notamment des agences FCB, McCann et MullenLowe, a fait état d'un chiffre d'affaires en hausse de 3,4% à 2,34 milliards de dollars (1,88 milliard de dollars) au quatrième trimestre, alors que les analystes prévoyaient en moyenne 2,30 milliards selon le consensus établi par Thomson Reuters I/B/E/S.

Les revenus en Amérique du Nord ont augmenté de 2,2% à 1,29 milliard de dollars et ceux à l'international ont grimpé de 4,9% à 1,06 milliard.

Le groupe a dégagé une croissance organique de 3,3%, nettement supérieure au consensus FactSet qui était à +0,9%.

Pour 2018, Interpublic table sur une croissance organique de 2 ou 3%, contre 1,8% en 2017 - un chiffre qui marquait un net ralentissement après les croissances de 5-6% enregistrées les années précédentes.

Le bénéfice net du quatrième trimestre a reculé à 316,6 millions de dollars, soit 81 cents par action, contre 317,6 millions (78 cents/action) un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action a atteint 79 cents, deux cents de plus que le consensus Thomson Reuters I/B/E/S.

Le groupe new-yorkais a aussi annoncé une majoration de 17% de son dividende et une prolongation de son programme de rachat d'actions à hauteur de 300 millions de dollars.

Avec la hausse de mardi, l'action Interpublic affiche une progression de 20% depuis le début de l'année, à comparer à un gain de 12,7% pour le concurrent Omnicom.

(Sonam Rai à Bangalore, avec Medha Singh, Véronique Tison pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Interpublic Group, Omnicom Group