Les valeurs bancaires sont aux avant-postes des indices européens après l'annonce de la liquidation contrôlée de deux établissements italiens Banca Popolare di Vicenza (BPVI) et Veneto Banca (VB). Vendredi, la BCE les avait déclarées en faillite. A Paris, BNP Paribas gagne 1,07%, Société Générale 1,59%, Crédit Agricole 1,37%. En Espagne, Santander s'apprécie de 1,35% et BBVA gagne 1,80%. En Italie enfin, Intesa Sanpaolo s'adjuge 3,8% à 2,716 euros après avoir confirmé qu'il rachèterait pour 1 euro les actifs sains de BPVI et VB tout en bénéficiant de garanties publiques.

Dans le détail, Intesa Sanpaolo va donc acquérir 26,1 milliards d'euros de prêts performants (soit environ 7% de ses encours actuels), 25,8 milliards d'euros de dépôts (également 7% environ) et 23 milliards d'euros de financement indirect. Parmi eux, 10,4 milliards d'euros d'actifs sous gestion vont rejoindre le portefeuille de la banque italienne. En revanche, les prêts à risques que détenaient les banques liquidées vont être transférées dans une structure de défaisance.

Outre le fait que l'acquisition de ces actifs ne coûtera qu'un euro à Intesa Sanpaolo, le plan validé par l'Etat italien et la Commission européenne prévoit une injection d'argent public à hauteur de 4,78 milliards d'euros pour prendre en charge les frais d'intégration et préserver la solvabilité du repreneur. Bruxelles a également validé le principe de garanties publiques à hauteur de 12 milliards d'euros.

Pour Oddo, l'opération est plutôt positive pour Intesa Sanpaolo dans la mesure où elle préserve son capital, et donc sa politique de dividende, elle limite les coûts et elle renforce un peu plus la présence du groupe en Italie, notamment dans la région intéressante du Nord Est (patrimoine, tissu économique). De son côté, Kepler Cheuvreux s'attend à une croissance de 4% du bénéfice par action 2019 d'Intesa Sanpaolo après cette acquisition.

Au-delà des bénéfices que le groupe italien va tirer de l'opération, la liquidation ordonnée de BPVI et VB est plutôt une bonne nouvelle pour le mécanisme européen de contrôle et de résolution des défaillances bancaires. Il y a quelques semaines, la même structure avait piloté le rapprochement entre les banques espagnoles Banco Santander et Banco Popular pour éviter la faillite de cette dernière. A l'époque, l'Etat espagnol n'avait même pas eu besoin de mettre la main à la poche.