La Banque centrale européenne, qui a laissé comme prévu ses taux directeurs inchangés un mois après les avoir ramené à des plus bas historiques, a juste annoncé qu'elle commencerait à acheter des obligations sécurisées mi-octobre et des titres adossés à des actifs (ABS) au quatrième trimestre.

"Draghi a confirmé que des rachats auront bien lieu, au moins pendant les deux prochaines années, mais il a déçu les investisseurs en ne donnant pas le montant de ces rachats. Globalement, la réunion de la BCE aujourd'hui confirme que le conseil des gouverneurs est aujourd'hui en position d'attentisme", estime Azad Zangana, économistes Europe chez Schroders.

À Paris, l'indice CAC 40 a perdu 2,81% à 4.242,67 points. Le Footsie britannique a cédé 1,69% et le Dax allemand 1,99%, tandis que l'indice EuroStoxx 50 a abandonné 2,77% et le FTSEurofirst 300 2,37%, sa plus forte baisse quotidienne en sept mois.

Les Bourses de Madrid et Lisbonne ont toutes deux perdu plus de 3% et Milan, plus net recul en Europe, a chuté de près de 4%.

La totalité des valeurs du CAC 40 et de l'EuroStoxx 50 ont terminé dans le rouge, valeurs bancaires en tête, avec une baisse de 5,05% de Société générale et de 5,5% de la banque italienne Intesa SanPaolo.

L'indice sectoriel des bancaires en Europe a perdu 3,3%.

L'indice des valeurs liées à l'énergie a également pesé, avec une perte de 4%, alors que le pétrole brut poursuit sa baisse, ayant perdu 14% depuis début juillet face à une offre abondante et une croissance faible. Le brut léger américain a enfoncé le seuil des 92 dollars le baril, touchant un plus bas de 27 mois.

L'euro est remonté face au dollar pour la première fois en huit jours contre le dollar et se traite à 1,2665 dollar, en hausse de 0,32%.

"L'euro est monté non pas à cause de ce que Draghi a dit, mais de ce qu'il n'a pas dit", souligne Omer Esiner, responsable de l'analyse de marché de Commonwealth Foreign Exchange à Washington. "Nous n'avons pas entendu de déclarations significatives évoquant un élargissement de la portée des achats d'actifs, en d'autres termes, un assouplissement quantitatif."

Les futures sur obligations à 10 ans allemandes (Bund) ont baissé et les rendement de la dette en zone euro ont grimpé de deux à cinq points de base.

(avec Atul Prakash, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Marc Angrand)

Valeurs citées dans l'article : SOCIETE GENERALE, Intesa Sanpaolo SpA