Vision de long terme et court termisme boursier ne font pas bon ménage. Le repli de plus de 5% à 50,29 euros d'Ipsen le prouve une fois de plus. Le groupe pharmaceutique français a acquis pour plusieurs centaines de millions de dollars la licence du cabozantinib, un anticancéreux prometteur du laboratoire américain Exelixis. Grâce à ce produit, Ipsen a relevé ses objectifs de ventes à l'horizon 2020 à plus de deux milliards d'euros et confirmé prévoir une marge opérationnelle courante supérieure à 26%, contre 22,3% l'an dernier.
"Cette transaction structurante assurera à Ipsen une plateforme globale en oncologie et un relais de croissance important pour les années à venir", a souligné Marc de Garidel, le PDG d'Ipsen, dans un communiqué.
Mais toute médaille à son revers. L'investissement nécessaire pour préparer le lancement commercial du Cabozantinib va peser sur la rentabilité du groupe. Ipsen prévoit en effet pour cette année une marge opérationnelle en repli à 21%, soit nettement inférieure aux attentes du marché qui tablait jusque-là sur 23%. Les analystes s'attendent donc à une révision à la baisse du consensus dans les jours à venir.
Cette déception a relégué au second plan des résultats 2015 conformes aux prévisions. Le résultat consolidé du groupe familial a grimpé de 23,8% à 190,7 millions pour un chiffre d'affaires en hausse de 10,4% hors effets de change à 1,44 milliard d'euros.
Enfin, la trésorerie de clôture d'Ipsen s'est élevée à 214 millions d'euros comparée à une trésorerie de 180,1 millions d'euros en 2014. Le groupe a annoncé le versement d'un dividende stable à 0,85 euro.
En termes de perspectives 2016, Ipsen vise, outre une marge opérationnelle courante de 21%, une croissance d'une année sur l'autre de ses ventes de médecine de spécialité supérieure à 10% et des ventes de médecine générale en légère croissance d'une année sur l'autre.
Ipsen est spécialisé dans la recherche, le développement, la fabrication et la commercialisation de médicaments de spécialité. Le CA par domaine thérapeutique se répartit comme suit :
- oncologie (75,2%) ;
- neuroscience (21,1%) ;
- maladies rares (3,7%).
A fin 2023, le groupe dispose de 4 centres de recherche et développement situés en France, au Royaume Uni, aux Etats-Unis et en Chine, et de 4 sites de production dans le monde.
La répartition géographique du CA est la suivante : Europe (40,2%), Amérique du Nord (33,3%) et autres (26,5%).