Le groupe pharmaceutique, affecté en avril par l'abandon de son médicament vedette contre le cancer de la prostate, le Tasquinimod, présente jeudi lors d'une journée investisseurs sa stratégie moyen terme axée sur la focalisation thérapeutique et la R&D, ainsi que sur la diversification géographique, notamment aux Etats-Unis.

Ipsen vise à l'horizon 2020 des ventes organiques comprises entre 1,8 et 2,0 milliards d'euros, une marge opérationnelle courante supérieure a 26% et une forte génération de trésorerie qui devrait lui permettre de développer sa croissance externe.

Le groupe a réalisé en 2014 un chiffre d'affaires de 1,3 milliard d'euros et vise pour cette année une marge de 21-22%.

"La stratégie du groupe établie en 2011 a permis une solide croissance des ventes et de la profitabilité sur la période 2010-2015. Ipsen est dans la deuxième étape de ce plan stratégique, caractérisée par une accélération de la croissance", a déclaré Marc de Garidel, président d'Ipsen, lors d'une conférence de presse organisée à Paris.

Vers 12h15, l'action gagne 1,78% à 51,46 euros.

"Le management avait plutôt communiqué sur un objectif de deux milliards d'euros précédemment, mais l'échec du Tasquinimod a conduit à réviser cet objectif en baisse", commente Portzamparc dans une note.

LES USA PREMIER PILIER EN 2020

Pour parvenir à ses nouveaux objectifs de croissance et de génération de trésorerie sur la période 2015-2020, Ipsen prévoit de focaliser sa médecine de spécialité sur les marchés de niche et sa médecine générale sur le segment gastro-intestinal, notamment grâce à sa R&D qui a représenté un budget de 187 millions d'euros l'an dernier.

Dans le secteur de la médecine spécialisée, représentant 75% de l'activité d'Ipsen au premier trimestre, le groupe compte continuer à renforcer son leadership sur les tumeurs neuro-endocrines et explorer de nouvelles voies dans les cancers gastro-intestinaux et les maladies orphelines en oncologie.

Concernant la médecine générale, qui représente le quart restant de l'activité, Ipsen veut développer le potentiel de son produit Smecta, notamment sur les marchés chinois et russe.

Le groupe veut également poursuivre son développement aux Etats-Unis, où sa filiale a enregistré une croissance de son chiffre d'affaires de 55,3% au premier trimestre.

Le laboratoire est porté par une décision favorable des autorités sanitaires américaines, la Food and Drug Administration (FDA), qui ont approuvé en décembre 2014 le lancement aux Etats-Unis de la Somatuline, traitement phare des tumeurs neuroendocrines.

"Nous sommes contents, la filiale américaine décolle, c'est important pour nous, ça représente un marché d'environ un milliard d'euros", a dit le PDG d'Ipsen.

"Ce sont les Etats-Unis qui représentent aujourd'hui 9% de notre activité qui vont devenir la première source de revenus pour nous d'ici 2020", a-t-il ajouté.

Ce potentiel de croissance et de génération de trésorerie, équivalente à 200 millions d'euros en 2015, devrait permettre au laboratoire d'envisager également une croissance externe, avec de futures acquisitions.

"Nous comptons beaucoup sur la croissance organique, mais nous regardons aussi les sources de développement externe", a déclaré Marc de Garidel.

Gilbert Dupont estime à 600 millions d'euros l'enveloppe dont pourrait disposer Ipsen pour de telles opérations.

(Edité par Gilles Guillaume)

par Raphael Bloch