À Paris, le CAC 40 gagne 1,39% à 5.236,97 points vers 12h00 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,63% et à Londres, le FTSE 100 avance de 0,56%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,73%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,97% et le Stoxx 600 de 0,78%.

Les contrats à terme sur les grands indices américains suggèrent une ouverture en hausse de plus de 1% à Wall Street, où le Standard & Poor's 500 s'achemine ainsi vers une cinquième séance consécutive dans le vert.

Le regain d'inquiétude suscité mercredi par les chiffres supérieurs aux attentes de l'inflation de base aux Etats-Unis, de nature à attiser les craintes d'une accélération de la hausse des taux de la Réserve fédérale, a été vite oublié, bon nombre d'investisseurs repartant rapidement à l'achat sur les grandes valeurs, comme Facebook, Apple ou Amazon.

L'Asie a suivi le mouvement (Tokyo a gagné 1,47%) et l'Europe a confirmé la tendance.

La progression des actions est d'autant plus notable qu'elle se poursuit en dépit d'une nouvelle poussée des rendements des emprunts d'Etat: le dix ans américain a franchi 2,94% contre 2,815% mercredi avant les chiffres des prix à la consommation (CPI) américains, et son équivalent allemand évolue à près de 0,79%.

LA VOLATILITÉ RETOMBE

"Les chiffres bien supérieurs aux attentes du CPI ont été défavorables aux obligations, comme on pouvait s'y attendre, mais les actions ont brillé après un mouvement de vente pendant les minutes qui ont suivi la publication", explique Jim Reid, économiste de Deutsche Bank.

"L'évolution des cours hier montre que la normalisation après le choc de volatilité de la semaine dernière est pour l'instant plus puissant que les indicateurs pour les marchés. Mais si la tendance de l'inflation se maintient (...), il faudra s'attendre à une année 2018 animée sur les marchés une fois que la poussière sera retombée."

Pour autant, de nombreux intermédiaires continuent de conseiller un retour sur les actions après la correction du début du mois. "Ce revers du marché constitue une opportunité d'achat", écrit ainsi Citi.

Signe supplémentaire de retour au climat qui prévalait jusqu'à fin janvier, la volatilité poursuit son reflux: l'indice Vix américain, qui avait dépassé 50 la semaine dernière, est revenu sous 20 et celui de l'EuroStoxx a reculé de près de 50% depuis son pic de vendredi dernier.

Sur le marché des changes, c'est le nouvel accès de faiblesse du dollar qui constitue le fait du jour: le billet vert cède 0,32% face à un panier de référence, ramenant l'euro non loin du seuil de 1,25 et le yen à un nouveau plus haut de 15 mois.

La devise américaine n'a que brièvement profité des chiffres de l'inflation mercredi, le thème des finances publiques américaines et celui de la convergence des politiques monétaires des grandes banques centrales reprenant le dessus.

La baisse du dollar a brièvement profité au pétrole, permettant au Brent de remonter vers 65 dollars mais les cours de l'or noir sont repartis à la baisse.

AIRBUS BONDIT APRÈS SES RÉSULTATS

Côté actions, la séance est aussi animée par une nouvelle salve de résultats qui profite particulièrement aux valeurs françaises: Airbus gagne ainsi 10,28%, pour se rapprocher du plus haut historique du 23 janvier, les bénéfices et la trésorerie du groupe aéronautique occultant la nouvelle charge exceptionnelle de 1,3 milliard d'euros liée aux déboires de l'avion de transport militaire A400M.

Le titre dispute la plus forte hausse du Stoxx 600 au laboratoire pharmaceutique Ipsen, qui prend 9,71% après l'annonce d'un chiffre d'affaires annuel en hausse de 21% et d'une marge opérationnelle en progression de 3,4 points.

Schneider Electric (+4,71%) profite quant à lui de résultats 2017 record en dépit d'effets de change négatifs.

Parmi les plus fortes baisses du CAC figurent de nombreuses valeurs sensibles à l'évolution des taux comme Veolia (-1,40%), Unibail-Rodamco (-1,07%) ou Engie (-0,79%).

A Londres, le laboratoire pharmaceutique Indivior chute de 8,37% après l'annonce de nouvelles et lourdes provisions pour litiges.

L'assureur vie Standard Life Aberdeen cède 5,52% après l'annonce de la remise en cause d'un important contrat de gestion d'actifs avec Lloyds Banking et Scottish Widows.

Nestlé perd quant à lui 2,51% après des résultats annuels jugés décevants.

(Edité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand