LONDRES, 17 août (Reuters) - Une majorité d'entreprises britanniques et européennes n'ont toujours pas modifié leurs plans stratégiques après la décision de la Grande-Bretagne de sortir de l'Union européenne, montre une étude de Thomson Reuters auprès de directeurs financiers.

Les grandes entreprises avaient multiplié les mises en garde avant le vote en faveur du Brexit en juin 2016 sur le fait qu'une sortie de l'UE risquait de nuire à l'investissement et à l'emploi en Grande-Bretagne.

Une étude de Thomson Reuters auprès de 200 directeurs financiers en Grande-Bretagne et en Europe montre cependant que 69% des entreprises n'ont pas constaté d'impact du vote pour le Brexit sur leurs plans stratégiques.

"Ces résultats indiquent une réaction relativement modérée des entreprises jusqu'à présent, pas la réaction précipitée que certains anticipaient", a commenté Laurence Kiddle, directeur de l'activité "Tax & Accounting" de Thomson Reuters dans la région EMEA.

Seuls 12% des directeurs financiers interrogés disent avoir réfléchi à une délocalisation d'activités actuellement basées en Grande-Bretagne. Si 34% disent anticiper des baisses d'effectifs en Grande-Bretagne en raison du Brexit, seuls 19% disent prévoir de muter des employés en conséquence du Brexit.

Certaines entreprises modifient cependant déjà leurs plans et 21% des directeurs financiers interrogés disent avoir suspendu des projets de développement en Grande-Bretagne en conséquence du vote pour le Brexit.

Cette étude montre néanmoins que les directeurs financiers sont en moyenne plutôt optimistes jusqu'à présent quant à la sortie de la Grande-Bretagne de l'UE, un événement susceptible de fournir des opportunités pour certaines entreprises.

La banque privée suisse Julius Baer a ainsi annoncé l'ouverture de trois nouvelles antennes au Royaume-Uni pour attirer les riches habitants effrayés par le vote en faveur du Brexit.

Interrogés sur la confiance qu'ils placent en Theresa May pour parvenir à un bon accord pour les entreprises dans les négociations avec l'UE sur le Brexit, les directeurs financiers n'accordent à la Première ministre qu'une note de 3,5 sur 10.

Ils donnent en revanche des notes de, respectivement, 8 et 8,6 au ministre des Finances, Philip Hammond, et au gouverneur de la banque d'Angleterre, Mark Carney. (Alistair Smout; Bertrand Boucey pour le service français)