Zurich (awp) - La banque de gestion Julius Bär a dégagé au premier semestre un bénéfice net de 353 mio CHF, en recul de 2% sur un an. L'établissement zurichois a également engrangé 10,2 mrd d'entrées d'argent frais, indique-t-il lundi. Ces chiffres intermédiaires s'inscrivent largement au-dessus des prévisions des analystes. Aucune perspective pour l'exercice 2017 dans son ensemble n'est fournie.

La masse sous gestion a atteint 354,7 mrd CHF, soit une augmentation de 5,5% sur six mois. Les acquisitions ont contribué à hauteur de 0,3 mrd à la masse totale, alors que l'affaiblissement du dollar face au franc a pesé à hauteur de 8,9 mrd. Les entrées d'argent affichent une hausse de 6,1% en taux annualisé.

"Les afflux nets ont dépassé nos attentes, la marge brute a résisté, le ratio couts/revenus s'est amélioré en direction de nos objectifs et notre capitalisation s'est renforcée au-delà de nos valeurs plancher", a résumé le directeur général (CEO) Boris Collardi, cité dans le communiqué.

Ajusté des coûts d'intégration et de restructuration, ainsi que des amortissements liés aux acquisitions et désinvestissements, le bénéfice net est resté quasiment stable (+0,4%) à 403,6 mio CHF, rapporte Julius Bär dans son communiqué.

Le groupe bancaire précise que le bénéfice net ajusté affiche une progression de 28% en excluant des effets liés à la société Kairos - dont il est actionnaire majoritaire depuis 2016 - et à sa caisse de pension. Ces éléments ont pesé à hauteur de 88 mio CHF sous forme d'impôts. Le bénéfice ajusté avant impôts a crû de 2% à 494 mio CHF.

RECETTES EN FORTE HAUSSE

Le produit d'exploitation s'est envolé de 11,7% en comparaison annuelle, à 1,59 mrd CHF. Cette hausse est inférieure à la moyenne mensuelle de croissance des avoirs sous gestion (16%), ce qui a entraîné une réduction de la marge brute de 3 points de base (pb), à 92 pb.

Les opérations de commissions et de prestations de service ont bondi d'un quart à 922 mio CHF, notamment grâce à la consolidation de Kairos dès le 1er avril 2016. Julius Bär constate également une forte augmentation des commissions sur transactions. Le produit net des opérations d'intérêts s'est envolé de 11% à 566 mio CHF, tandis que les activités de négoce ont généré des recettes de 90 mio CHF (+23%).

Les charges d'exploitation ajustées se sont alourdies de 16,9% à 1,10 mrd. Les frais de personnel sont les principaux responsables, gonflés de 22% à 762 mio CHF. La banque privée zurichoise poursuit une stratégie d'engagement intense des conseillers.

Le ratio coûts/revenus a été amélioré de 3,9 point à 69,1%. Sur six mois, cet indicateur a subi une péjoration de 4,4 point.

Tous les principaux indicateurs dépassent largement les attentes les plus optimistes.

La somme au bilan s'est étiolée de 3,2% à 93,15 mrd CHF, par rapport à décembre 2016. Le ratio de fonds propres durs (CET1) a cédé un point de pourcentage à 14,9%.

Julius Bär annonce la nomination de Beatriz Sanchez au comité de direction, en qualité de responsable pour l'Amérique latine à partir du 15 décembre 2017. Elle remplacera Gustavo Raitzin, nommé à l'université de Harvard. Mme Sanchez travaille auprès de Goldman Sachs, où elle a occupé différentes postes à responsabilité ces neuf dernières années, avec un accent sur l'Amérique latine, selon le communiqué.

fr/al/jh