Zurich (awp) - La banque de gestion Julius Bär revendique des actifs sous gestion "record" après les dix premiers mois de l'année. Des apports nets importants, la bonne tenue des marchés et l'appréciation de l'euro face au franc ont soutenu la croissance de la masse. Une modeste érosion de la marge brute demeure comme la seule ombre au tableau. L'action a franchi un pic historique en cours de séance.

A fin octobre, la masse sous gestion s'est fixée à 393 mrd CHF, ce qui représente une hausse de 17% depuis le début de l'année, a précisé lundi le groupe zurichois. Cette progression représente un volume de 57 mrd.

Le recrutement de conseillers au cours des deux dernières années a permis à Julius Bär de réaliser une bonne collecte. L'afflux net d'argent s'est maintenu au-delà de l'objectif de croissance annualisé de 4-6% des actifs sous gestion, indique la banque. Les marchés émergents et la région Asie/Pacifique ont bénéficié d'une "dynamique forte".

Pour rappel, l'établissement a étoffé sa présence au Royaume-Uni et engagé de nouveaux conseillers à la clientèle, en raison de la hausse de la demande pour la gestion de fortune plus qualitative après le Brexit. La banque a annoncé l'ouverture de nouveaux bureaux à Manchester, Leeds et Glasgow. Une petite équipe de conseillers sera également présente à Belfast.

Le tableau est moins favorable en termes de rentabilité. A fin octobre, la marge brute a reculé "juste en dessous" des 90 points de base, contre légèrement au-dessus de 92 pb au premier semestre. Cette érosion est due à une contraction des recettes tirées du négoce des devises enregistrée depuis le mois de juin.

Julius Bär dépasse les attentes moyennes en termes de masse sous gestion et d'entrées nettes d'argent. La marge brute déçoit légèrement les prévisions du consensus AWP.

CAPITALISATION SUPÉRIEURE AUX OBJECTIFS

Le ratio coûts/revenus "a continué à s'améliorer" et s'approche de la cible à moyen terme située entre 64% et 68%. Au terme des dix premiers mois de l'année, cet indicateur était inférieur à 69%, affirme l'établissement, meilleur que les 69,1% à fin octobre 2016. L'objectif à moyen terme devrait être rempli en 2018.

En termes de capitalisation, le groupe affichait après 10 mois un ratio de fonds propres durs (CET1, pleinement appliqué) de 13,4%, supérieur à l'objectif maison de 11% et aux critères réglementaires de 8%.

Ce renforcement s'explique par la levée de 300 mio USD en septembre. Julius Bär a placé un emprunt perpétuel non-cumulatif Tier 1 additionnel (AT1) auprès d'investisseurs institutionnels et qualifiés de la banque privée en Asie et en Europe.

Le communiqué ne fournit aucune indication chiffrée pour l'année dans son ensemble. Julius Bär dévoilera ses chiffres détaillés pour l'ensemble de l'exercice le 31 janvier prochain.

Les indications publiées lundi ont permis à la nominative Julius Bär de franchir un nouveau palier. Le titre a atteint dans le courant de la séance un pic historique à 61,20 CHF. Le titre a terminé sur un gain de 2,46% à 60,45 CHF, dans un SMI en hausse de 1,26%.

Les analystes se montraient convaincus dans leur majorité. Baader Helvea, le plus élogieux, anticipe un relèvement par le marché des estimations de bénéfice par action de l'ordre de 3% à 5%.

Pour Deutsche Bank, le solide ratio de fonds propres durs de Julius Bär va à nouveau poser la question des capitaux excédentaires, respectivement l'utilisation de ceux-ci. La Banque Royale du Canada (RBC) va plus loin et évoque une rétrocession aux actionnaires.

Vontobel affiche davantage de réserve et rappelle que l'appréciation de l'euro face au franc et l'apport des marchés représentent 70% de la croissance de la masse sous gestion.

fr/rp