Le PSG a Neymar, Kering a Alessandro Michele. Grâce au foudroyant succès de ses collections, le créateur italien a replacé Gucci au cœur de la planète mode en deux ans. Après avoir bondi de 43,4% au premier semestre, les ventes du vaisseau amiral de Kering ont bondi de 49,4% à 1,5538 milliard au troisième trimestre. Une impressionnante progression qui permet au numéro deux mondial du luxe d'afficher un chiffre d'affaires de 3,925 milliards, en hausse de 28,4%. Le marché tablait sur 3,7 milliards, en croissance organique de 20%. En tête du CAC 40, Kering flambe de 7,3% à 389,3 euros.

Ce troisième trimestre, unanimement salué par les analystes, a permis au titre d'atteindre en début d'après-midi un nouveau record historique à 395,65 euros. Les records étant faits pour être battus, Jefferies a confirmé son objectif de cours de 425 euros, Bernstein a relevé le sien de 365 à 400 euros, Invest Securities est passé de 345 à 417 euros tandis que Credit Suisse mise sur 370 euros contre 305 euros auparavant. Les analystes s'attendent à un bond de la marge opérationnelle du groupe cette année, Gucci étant la marque la plus rentable de Kering. 

Si la performance de Gucci a logiquement dopé la branche Luxe du groupe (+32,3% à 2,678 milliards), Yves Saint-Laurent a joué elle aussi sa partie. Les ventes de la deuxième marque du groupe ont atteint 383,7 millions, en hausse de 22,2% en comparable.

La branche Sport & Lifestyle, ancien talon d'Achille de Kering, participe également à la fête grâce notamment à Rihanna.

L'engouement suscité par les collections Puma dessinées par la chanteuse s'est traduit par une hausse de 17% des ventes de l'équipementier allemand sur la période. Une bonne santé qui devrait renforcer la spéculation d'une vente de Puma l'an prochain, Kering ne considérant plus cet actif comme stratégique. En tout état de cause, le chiffre d'affaires de la branche Sport & Lifestyle a progressé de 15,9% en comparable à 1,1913 milliard.

Pour le trimestre en cours, Kering a prévenu qu'il serait sans doute pénalisé par des effets de change négatifs et des bases de comparaison de plus en plus élevées. Kering s'est toutefois dit confiant dans sa capacité à effectuer une année record, tirée par une croissance supérieure à celle du secteur.
A l'image du marché, Xavier de Buhren, gérant d'actions françaises chez Mirabaud AM, a salué l'impressionnante performance de Gucci mais aussi d'YSL. Surtout, il souligne l'amélioration opérationnelle du groupe et notamment de la marque italienne : "Aujourd'hui, le marché achète la nette progression attendue de la marge opérationnelle de Gucci, qui devrait passer de 28,7% en 2016 à 33% cette année".