"Le groupe a économisé environ 2,0 milliards d'euros d'impôts depuis 2009, dont 1,4 milliard pour Gucci et 180 millions pour Saint Laurent. Si l'on remonte jusqu'en 2002, le chiffre atteint les 2,5 milliards", rapporte le site faisant état d'une enquête réalisée avec le réseau européen de médias d'investigation (ECI).

Kering, dans un courriel transmis à Reuters, fait savoir que "le groupe s’acquitte en Suisse des impôts dus, en conformité avec la loi et le statut fiscal de la société".

"Ce modèle d’exploitation est connu des autorités fiscales françaises et des autres autorités fiscales compétentes", ajoute-t-il.

Kering rappelle qu'il a "mis en place une gouvernance d'entreprise visant à assurer une conformité totale avec les réglementations fiscales dans les pays où il est présent".

Selon Mediapart, le groupe a perpétué, après le rachat de Gucci en 1999, un accord fiscal qui avait été négocié avec le canton du Tessin, où se trouve LGI, limitant à 8% son taux d'imposition sur les sociétés.

Or LGI, la plate-forme de distribution et de logistique du groupe, "encaisse aussi les ventes en gros aux magasins (et) l'écrasante majorité des recettes, donc des profits", écrit Mediapart.

Après 1999, Kering a également confié à LGI la logistique et la facturation des ventes de Bottega Veneta, Stella Mc Cartney, Alexander McQueen, Yves Saint Laurent et Balenciaga, poursuit le site d'informations.

En janvier, Kering a démenti des informations de Médiapart faisant état d'un montage d'évasion fiscale pour rémunérer le patron de Gucci, Marco Bizzarri.

La griffe italienne, principale source de profits de Kering, est sous le coup d'une enquête du parquet de Milan depuis novembre 2017 pour des soupçons d'évasion fiscale.

La police italienne effectué en décembre dernier des perquisitions dans ses locaux de Milan et Florence dans le cadre de cette enquête et Gucci a indiqué qu'elle coopérait "pleinement" avec les autorités compétentes et était "certaine de l'exactitude et de la transparence de ses opérations".

(Pascale Denis, édité par Dominique Rodriguez)