Les ventes du groupe, également propriétaire de Bottega Veneta, Saint Laurent ou Volcom, ont totalisé 2,40 milliards d'euros, enregistrant une hausse de 1,2% en données publiées.

A périmètre et taux de change constants, la croissance est ressortie à 4,1%, comme au dernier trimestre de 2013, et dépasse les 3% attendus par les analystes, grâce à l'équipementier sportif Puma, qui a limité le recul de ses ventes à 0,4%, après une baisse de 4,5% au quatrième trimestre 2013.

Très surveillée, la marque Gucci, qui pèse pour près de 65% de la rentabilité opérationnelle de Kering, a vu sa croissance organique grappiller seulement 0,3%, après être tombée à 0,2% au dernier trimestre 2013, alors que les analystes tablaient en général entre zéro et 1%.

Ses ventes en Chine, où la marque souffre d'un développement hâtif de son réseau de magasins avec des emplacements dans des "malls" devenus rapidement inadaptés, les ventes ont été "légèrement négatives", a indiqué le directeur financier du groupe, Jean-Marc Duplaix, sans plus de précisions.

La dirigeante de la marque en Chine a quitté le groupe fin 2013 et un successeur ne lui a pas encore été trouvé.

En Europe, où l'Italie et l'Espagne donnent des signes de stabilisation, les ventes de Gucci ont été là aussi "légèrement négatives" en raison d'un environnement macroéconomique difficile en France. Bien que peu exposé à la clientèle russe (4% de ses ventes), la marque a pâti d'une baisse de plus de 10% de la fréquentation des touristes russes, en raison de la forte dévaluation du rouble liée à la crise ukrainienne.

BRIONI TRÈS EXPOSÉ À LA RUSSIE

Parmi les marques du groupe, le tailleur Brioni reste le plus exposé à la Russie (20% de ses ventes), mais Kering s'est refusé à toute indication sur l'évolution de ses ventes.

Les ventes se sont mieux tenues en Amérique du Nord, avec une progression de 3% dans le réseau de boutiques en propre.

Point positif, les ventes des magasins en propre de la griffe (79% du chiffre d'affaires) ont augmenté de 6%, tandis que les ventes en gros ont plongé de 19% en raison de la fermeture de nombreux points de vente, a précisé le directeur financier du groupe Jean-Marc Duplaix.

Cette performance a été notamment tirée par une explosion des ventes au Japon (+32%) intervenue, comme chez Louis Vuitton (groupe LVMH), avant une nouvelle hausse de la TVA début avril.

Le maroquinier fait cependant largement moins bien que Vuitton, dont la croissance organique a approché les 9% au premier trimestre, grâce au Japon mais aussi à un redémarrage en Chine, ou que Burberry qui a vu sa croissance atteindre deux chiffres grâce à une solide performance en Asie. et

Bottega Veneta et Saint Laurent se sont encore distingués par des taux de croissance toujours brillants (+14,6% et +27,1%), permettant au pôle luxe de signer une croissance organique de 6,3%. Dans le réseau en propre des marques, la croissance a atteint 13%, signant la meilleure performance depuis le quatrième trimestre 2012, a précisé Jean-Marc Duplaix.

Kering a également annoncé une réorganisation de son pôle de luxe censé permettre "d'accélérer son développement" et qui voit le départ de son directeur général adjoint Alexis Babeau.

Ce pôle est scindé en trois entre Gucci, les autres marques de mode et de maroquinerie (BV, Saint Laurent, Stella Mc Cartney, Balenciaga ou Brioni) et les montres-joaillerie (Boucheron, Pomellato, Qeelin, Girard-Perregaux).

Gucci reste dirigé par son PDG Patrizio di Marco, tandis que le pôle "couture & maroquinerie" est confié au PDG de Bottega Veneta, Marco Bizzarri, artisan du spectaculaire développement de la griffe qui aura prochainement un nouveau patron.

Le pôle montres et joaillerie est placé sous la direction d'un nouveau venu, Albert Bensoussan, consultant indépendant, ancien directeur montres et joaillerie de Louis Vuitton.

"Les ventes du luxe sont en ligne avec les attentes mais ce ne sera probablement pas suffisant pour faire progresser la valorisation du titre", soulignent les analystes de Citi dans une note.

En Bourse, Kering a fini à 153,40 euros jeudi, signant une baisse de 1,56% depuis le début de l'année, pour un multiple de valorisation de 15,14 fois ses bénéfices estimés pour 2014, nettement inférieur à ses pairs (18,8 pour LVMH ou 19,19 pour le suisse Richemont) pour cause de panne de croissance chez Gucci et de difficultés persistantes chez Puma.

(Edité par Dominique Rodriguez)

par Pascale Denis

Valeurs citées dans l'article : KERING, Puma AG Rudolf Dassler Sport