Les banques créancières du groupe en difficulté ont décidé de mettre fin à leur soutien à compter du 4 septembre, a annoncé la première d'entre elles, la Korea Development Bank (KDB), en confirmant des informations de presse.

Le titre du groupe de transport maritime a chuté de 24% à la Bourse de Séoul.

S'exprimant devant la presse, le directeur général de KDB, Lee Dong-geol, a déclaré que les créanciers n'envisageaient pas de fusionner Hanjin avec son concurrent Hyundai Merchant Marine.

Dans un communiqué, Hanjin Group, maison mère de Hanjin Shipping, a exprimé sa déception et fait savoir qu'il ferait tout son possible pour aider le secteur même si sa filiale est placée en redressement judiciaire.

Hanjin, mis à mal par la chute du trafic maritime, affichait fin 2015 une dette de 5.600 milliards de wons (4,5 milliards d'euros). En avril, le groupe avait demandé à ses banques créancières de restructurer sa dette.

En juin, la Corée du Sud avait annoncé la création d'un fonds de 11.000 milliards de wons pour soutenir les deux banques nationales les plus exposées à la construction navale et au transport maritime, KDB et la Export-Import Bank of Korea (Kexim).

KDB avait pris près de la moitié du capital du groupe de construction navale Daewoo Shipbuilding & Marine Engineering dans le cadre de sa recapitalisation après la crise financière asiatique de la fin des années 1990.

"Des prêts consentis à Daewoo ont tourné au fiasco. Les créanciers, échaudés, sont manifestement plus sévères avec Hanjin", constate Lee Sang-jae, économiste chez Eugene Investment & Securities à Séoul.

"Après l'échec du sauvetage (de Daewoo), KDB ne veut plus donner l'impression de jeter l'argent du contribuable par la fenêtre. Et le nombre d'emplois en jeu est bien moindre", ajoute-t-il.

Daewoo Shipbuilding, qui a perdu l'équivalent d'un milliard de dollars au premier semestre et prévoit une augmentation de capital avant la fin de l'année, emploie quelque 40.000 personnes en Corée du Sud. Hanjin n'employait de son côté que 1.428 Sud-Coréens à la fin juin.

Selon Lee Sang-jae, le risque pour le marché financier devrait également être réduit, les banques exposées à Hanjin ayant préparé des provisions.

Début août, Hanjin Group, qui est également la maison mère de la compagnie aérienne Korean Air Lines, avait demandé de pouvoir lever jusqu'à 500 milliards de wons pour renflouer Hanjin Shipping.

Ces efforts ont été jugés insuffisants par KDB la semaine dernière.

Hanjin Shipping opère quelque 60 routes régulières dans le monde et se classait au sixième rang du transport de fret entre l'Asie et l'Amérique du Nord au premier semestre 2016, selon le fournisseur de données Datamyne.

L'indice Baltic Dry Index qui suit l'évolution des tarifs du transport maritime pour les produits de base en vrac, avait touché début février un plus bas record de 290 mais a depuis rebondi pour revenir à 720.

(Joyce Lee, Véronique Tison pour le service français)