Pékin (awp/afp) - Le géant chinois de l'électroménager Midea a annoncé jeudi avoir lancé son offre destinée à monter à plus de 30% du fabricant allemand de machines-outils Kuka, une initiative qui a suscité ces dernières semaines de vives inquiétudes en Europe.

Midea, connu surtout pour ses machines à laver et ses climatiseurs, a proposé 115 euros (130 dollars) par action Kuka, un fleuron de la robotique allemande et l'un des leaders mondiaux dans le domaine des robots industriels, dont il est déjà l'un des actionnaires à hauteur de 13,5%.

L'offre court jusqu'au 15 juillet.

Cette prise de participation ferait de Midea l'actionnaire principal de Kuka et constitue la dernière preuve en date de l'appétit marqué des entreprises chinoises pour l'industrie allemande.

Ce nouveau rachat, vu d'un mauvais oeil notamment par le ministre allemand de l'Economie Sigmar Gabriel, a fait couler beaucoup d'encre en Allemagne. Le gouvernement s'était défendu début juin de vouloir faire barrage à l'offre de Midea, pour désamorcer de possibles tensions à quelques jours de consultations gouvernementales entre les deux pays.

La polémique née en Allemagne autour d'un transfert de technologie de pointe à la Chine avait en effet jeté une ombre sur la visite de la chancelière allemande Angela Merkel à Pékin en début de semaine, alors que plusieurs entreprises allemandes sont passées sous contrôle chinois ces dernières années.

Le commissaire européen Günther Oettinger, de nationalité allemande, s'était lui aussi ému publiquement de l'éventualité d'un passage de Kuka sous pavillon chinois, insistant sur son appartenance à "un secteur stratégique d'une importance capitale pour l'avenir numérique de l'industrie européenne".

L'action Kuka, cotée dans l'indice MDax des valeurs moyennes, gagnait 1,18% à 107,30 euros jeudi matin à la Bourse de Francfort, dans un marché en baisse. Elle a gagné environ 26% depuis que l'offre a été proposée en mai, selon l'agence Bloomberg News.

afp/rp