Paris (awp/afp) - Le géant français des cosmétiques L'Oréal reste confiant pour 2016, mais a connu un deuxième trimestre compliqué, ses résultats publiés jeudi ayant été rognés par des dépréciations d'actifs et ses ventes s'avérant inférieures aux attentes du marché.

Le bénéfice net du groupe au premier semestre s'est inscrit en fort repli de 21,4% sur un an, à près de 1,48 milliard d'euros.

En cause, des dépréciations d'actifs incorporels pour un total de 447 millions d'euros passées au deuxième trimestre sur ses marques Clarisonic et Magic, dont les performances récentes "n'ont pas été à la hauteur des attentes", a expliqué le groupe dans un communiqué.

Ces dépréciations n'ont toutefois "pas d'impact sur la trésorerie" et "l'intérêt stratégique de ces deux marques reste intact", a souligné L'Oréal.

Le groupe a racheté Clarisonic en 2011, une marque américaine spécialisée dans les appareils et les technologies soniques appliqués aux soins de la peau.

La marque chinoise Magic, spécialiste des masques pour le soin du visage, est quant à elle tombée dans l'escarcelle du groupe français en 2014.

Le chiffre d'affaires global du groupe a totalisé 6,34 milliards d'euros au deuxième trimestre, en baisse de 0,6% à données publiées, notamment en raison d'un effet monétaire négatif.

A périmètre et taux de change constants, les ventes ont toutefois augmenté de 4,3% sur un an, mais les analystes du consensus Bloomberg tablaient sur une hausse plus élevée, de 4,6%.

Le groupe mise toujours sur "une nouvelle année de croissance du chiffre d'affaires et des résultats", selon son PDG Jean-Paul Agon, cité dans le communiqué, qui ne livre pas de prévisions chiffrées.

Le PDG a par ailleurs réitéré sa "confiance" quant à la capacité du groupe à afficher une croissance supérieure à celle du marché mondial de la beauté, grâce au modèle "équilibré" de L'Oréal, qui est "plus que jamais sa force", selon lui.

- Objectif 'Millennials' -

Les ventes en ligne de L'Oréal ont progressé de 33% sur le premier semestre et représentent désormais 6% de son chiffre d'affaires.

Le groupe "accentue son avance digitale, notamment en maquillage, catégorie en pleine accélération, tirée mondialement par la génération des +Millennials+", a encore commenté M. Agon.

Séduire cette génération qui a grandi dans les années 2000 avec l'essor d'internet puis des smartphones et des selfies est l'une des priorités absolues de L'Oréal, qui multiplie ces dernières années les acquisitions de marques de maquillage en vogue.

Vendredi dernier le groupe a ainsi annoncé l'acquisition pour 1,2 milliard de dollars d'IT Cosmetics, une jeune marque américaine spécialisée dans le maquillage et les soins des peaux à problèmes.

Les ventes d'IT Cosmetics sont encore modestes: 182 millions de dollars sur les 12 derniers mois à fin juin, mais en très forte croissance (+56% sur la même période), grâce à un marketing efficace sur les réseaux sociaux et à une distribution multicanale.

Au deuxième trimestre, à périmètre et taux de change constants, toutes les divisions cosmétiques de L'Oréal ont progressé.

La division Produits Grand Public, la plus importante du groupe, s'est bien tenue (+4,7% à 3 milliards d'euros), capitalisant sur la mode du maquillage grâce notamment à Maybelline et au "formidable démarrage" de l'internationalisation de sa jeune marque californienne NYX.

La division Cosmétique Active (dermo-cosmétique) et L'Oréal Luxe ont encore davantage progressé, respectivement de 5,7% et 5,6% au deuxième trimestre.

Au niveau géographique, toujours à périmètre et taux de change constants, l'activité de L'Oréal a accéléré en Amérique du Nord (+4,9%) et dans les "nouveaux marchés" du groupe que sont l'Asie-Pacifique, l'Afrique et le Moyen-Orient, l'Europe de l'Est et l'Amérique latine (+7,4%).

La croissance en Europe occidentale a en revanche été plus poussive (+1,4%), pénalisée par le marché français, qui est "difficile dans tous les circuits de distribution", selon L'Oréal.

afp/rp