L'Oréal a réalisé en 2015 un résultat net part du groupe en baisse de 33% à 3,297 milliards d'euros, en raison de charges et dépréciations d'actifs. Hors éléments non récurrents, le résultat net part du groupe est ressorti à 3,49 milliards d'euros, en hausse de 11,7%. Le résultat d'exploitation s'est établi à 4,388 milliards d'euros, en croissance de 12,8%. La marge est de 17,4% et ressort en brute à 71,2 % (17,98 milliards d'euros), à comparer à 71,1 % en 2014, soit une progression de 10 points de base.

Le chiffre d'affaires a atteint 25,257 milliards d'euros, en hausse de 12,1%. À données comparables, c'est-à-dire à structure et taux de change identiques, la croissance du chiffre d'affaires du groupe ressort à + 3,9% par rapport à 2014 (+ 3,7%).

Fort de ces résultats, L'Oréal va verser un dividende de 3,10 euros contre 2,70 euros un an plus tôt.


AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Leader mondial des cosmétiques avec 12,5 % du marché global, 32 marques mondiales réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 500 millions d’euros, une présence dans 130 pays ;
- Répartition équilibrée des divisions cosmétiques entre les produits grand public (20,3 % des ventes), les produits de luxe (20,5 %), les produits professionnels (20,1 %) et la cosmétique active (22,7 %) ;
- Positions fortes en Europe de l’Ouest (35,5 %) et en Amérique du nord (25 %) avec une croissance des ventes régulièrement supérieure à celle du marché ;
- Croissance rapide sur les marchés émergents, qui contribuent à la moitié de la hausse du bénéfice opérationnel, avec pour objectif d’y porter la part des ventes à 50 % en 2020 contre 40 % en 2014 ;
- Evolution du modèle économique avec de nouvelles gammes de produits à des prix attractifs, un renforcement dans les cosmétiques pour hommes (9 % des ventes) et une accélération des ventes dans l’e-commerce ;
- Investissements élevés en R&D (760 M€ et 130 molécules trouvées en 40 ans), l’innovation contribuant à 15 % des ventes annuelles ;
- Marge opérationnelle à des niveaux record battus année après année ;
- Politique d’acquisitions de petite taille mais à fort potentiel, développées par des investissements lourds en marketing, R&D et innovation ;
- Structure financière exceptionnellement saine permettant une distribution supérieure à 50 % du résultat et des rachats d’actions importants.

Les points faibles de la valeur
- Relative faiblesse de la division dermatologie et des produits professionnels ;
- Quelques difficultés en Chine où la marque Garnier a été retirée du marché ;
- Valorisation élevée, sanctionnée à tout ralentissement de la hausse des ventes ;
- Absence de guidances chiffrées dans les objectifs annuels ;
- Valeur chère à ses plus hauts historiques.

Comment suivre la valeur
- Valeur de « fonds de portefeuille » ;
- Sensibilité boursière aux annonces du japonais Shiseido et de l’américain Estee Lauder ;
- Evolution à long terme de la participation de 8 % dans Sanofi ;
- Poursuite de la stratégie digitale, avec 15 % des ventes dans l’e-commerce ;
- Validation de l’optimisme de la direction pour l’exercice 2015, avec une hausse modérée des profits en raison de lourds investissements industriels ;
- Capital toujours contrôlé de concert par la famille Bettancourt -33,1 %- et par Nestlé - 23,1 %.

Luxe et cosmétiques
L'année 2015 s'est caractérisée par une forte contribution des visiteurs chinois aux chiffres d'affaires réalisés par les marques de luxe dans la zone euro. Ceci s'explique par l'écart de prix important entre les articles de luxe commercialisés dans la zone euro et en Chine, accentué par le reflux de l'euro. Les analystes chiffrent à près de 50% le poids de la clientèle étrangère dans les chiffres d'affaires réalisés par les industriels du luxe en Europe; une grande partie de ce pourcentage provenant donc de la clientèle chinoise. A fin septembre 2015 les résultats des géants du luxe soulignent qu'ils sont impactés par un ralentissement d'activité en Asie. Même Hermès, qui a fait mieux que ses concurrents au troisième trimestre, anticipe une année 2016 difficile dans la région et a enregistré un ralentissement de sa croissance en Asie hors  Japon (+1,5%) et aux Etats-Unis (+2%). Le groupe a néanmoins affiché une bonne capacité de résistance sur un marché pénalisé par plusieurs facteurs négatifs : le ralentissement du marché chinois, la chute de l'activité à Hong Kong et le tassement de la croissance aux Etats-Unis, suite à la hausse du dollar.