L'Oréal gagne 0,5% à 191,65 euros après la publication d'une croissance organique nettement supérieure au consensus au premier trimestre. Elle s'est établie à 6,8% contre un consensus de 5,4%. Le numéro un mondial des cosmétiques n'avait pas connu un tel taux de croissance depuis 2007, souligne Marco Bruzzo, directeur général délégué chez Mirabaud AM interrogé par l'AOF. Une performance effectivement qualifiée d'exceptionnelle par plusieurs analystes et qui s'explique essentiellement par la florissante santé du luxe et l'appétit des consommateurs chinois pour les produits de beauté.

Au premier trimestre 2018, le chiffre d'affaires a atteint 6,78 milliards d'euros, soutenu par sa branche Luxe dont les ventes ont atteint 2,25 milliards, en croissance organique de 14%. "Après les ventes de LVMH, celles de L'Oréal confirme que le secteur du luxe est en plein boom", commente Marco Bruzzo. "Cette dynamique est soutenue par le consommateur chinois, ce qui constitue deux très bonnes nouvelles pour L'Oréal, ajoute le professionnel. "D'une part, le luxe est la branche la plus rentable. D'autre part, le groupe détient quatre des dix premières marques de cosmétiques de luxe vendues en Chine : Lancôme, Saint Laurent, Armani et Kiehl's".

Preuve de l'importance de l'Asie et de la Chine pour L'Oréal : les ventes du groupe ont bondi de 21,1% en Asie Pacifique, avec une hausse encore supérieure en Chine. En comparaison, elles n'ont progressé que 2,5% en Amérique du Nord et de 0,4% en Europe de l'Ouest. 

Seul bémol, les ventes de produits grand public (L'Oréal Paris, Gemey Maybelline), première division du groupe par le chiffre d'affaires n'ont progressé que de 2,6%, après +3% au dernier trimestre de 2017.

"Une sous-performance à relativiser", assure toutefois Marco Bruzzo. L'Oréal a été pénalisé par une faible consommation en France et par des ajustements de stocks au Brésil. Or, en conférence, le PDG, Jean-Paul Agon a dit s'attendre à une accélération progressive des ventes dans ces deux pays au cours des prochains trimestres.

En termes de valorisation, L'Oreal se traite à 26 fois ses bénéfices attendus en 2018, soit avec une prime de 24% par rapport au secteur Alimentation/Biens de grande consommation. 'Cette prime est justifiée compte tenu des perspectives du groupe. La croissance organique est soutenue à 65% par le luxe et 75% par la Chine", deux moteurs de croissance qui semblent loin de ralentir", estime Marco Bruzzo.

Un point de vue positif partagé par UBS, qui a confirmé sa recommandation d'Achat et son objectif de cours de 196 euros sur L'Oréal. Au premier trimestre 2018, le groupe a battu les attentes qui étaient pourtant élevées, grâce au Luxe, a observé le broker. Le courtier juge la prime sur la valorisation du titre justifiée.