Paris (awp/afp) - Après un deuxième trimestre en demi-teinte, le géant français des cosmétiques L'Oréal a rebondi au troisième trimestre avec des ventes supérieures aux attentes, tirées notamment par l'Amérique du Nord, compensant un marché français toujours morose, selon des chiffres publiés jeudi.

Le chiffre d'affaires du groupe a totalisé 6,15 milliards d'euros de juillet à fin septembre, en hausse de 3,6% à données publiées ou de 5,6% à périmètre et taux de change constants, selon un communiqué.

Les analystes du consensus FactSet prévoyaient des ventes légèrement inférieures et une croissance de 5% à base comparable.

Sur les 9 premiers mois de l'année, les ventes de L'Oréal dépassent 19 milliards d'euros, en hausse de 1,6% à données publiées et de 4,7% à base comparable.

Les "bonnes performances du groupe confirment notre ambition d'une croissance au deuxième semestre supérieure à celle du premier, et renforcent notre confiance dans notre capacité à réaliser, en 2016, une nouvelle année de progression du chiffre d'affaires et des résultats", a déclaré le PDG de L'Oréal, Jean-Paul Agon, cité dans le communiqué.

Au troisième trimestre la division Produits Grand Public, principale division du groupe, a accéléré (+2,1%, ou +4,7% à base comparable, soit 2,86 milliards d'euros), grâce notamment à l'activité maquillage en plein boom et au déploiement mondial des shampooings Ultra Doux de la marque Garnier, en particulier aux Etats-Unis, en Chine et en Inde.

L'Oréal Luxe a affiché les plus forts taux de croissance du groupe au troisième trimestre (+9% ou +9,3% à base comparable, soit près de 1,86 milliard d'euros), portée par le maquillage là aussi, mais également par son activité dans les parfums avec ses marques Lancôme, Yves Saint Laurent ou encore Giorgio Armani.

Cette division compte aussi les jeunes marques de maquillage prometteuses Urban Decay et NYX, sur lesquelles L'Oréal mise beaucoup pour séduire les jeunes générations.

Cet été L'Oréal a par ailleurs mis la main sur une autre marque de cosmétiques américaine à la mode, IT Cosmetics, pour la coquette somme de 1,2 milliard de dollars.

Avec ces acquisitions de marques très présentes sur internet, les ventes en ligne du groupe explosent: elles affichent une hausse de 32% depuis le début de l'année par rapport aux 9 premiers mois de 2015.

LA FRANCE RESTE LE POINT NOIR

Sur le plan géographique, le groupe "accélère fortement" en Amérique du Nord (+8,2% ou +7,5% à base comparable sur le trimestre écoulé) et de nombreux marchés d'Asie du Sud, d'Amérique latine et d'Europe de l'Est ont signé de bonnes performances.

En revanche l'activité de L'Oréal en Europe occidentale s'inscrit en repli de 0,5% sur la période (+2,2% à base comparable). La région pâtit d'un marché français qui reste "très morose et difficile", a commenté Sophie Gasperment, directrice de la communication financière de L'Oréal lors d'une audioconférence, sans toutefois donner de chiffres précis.

Le marché français avait déjà été la principale difficulté de L'Oréal au deuxième trimestre, qui avait coûté au groupe un point de pourcentage de croissance sur la période.

Le PDG du groupe Jean-Paul Agon avait souligné à cette occasion la "faible conjoncture macro-économique" du pays, un moral des Français "en berne" depuis les attentats et une pression sur les prix par les distributeurs.

Autre point faible persistant, la filiale The Body Shop, dont les ventes mondiales ont continué de décliner au troisième trimestre (-5,4% à données publiées, mais +2,8% à base comparable à quelque 200 millions d'euros).

Cette enseigne continue d'être affectée par le ralentissement du marché à Hong Kong et en Arabie Saoudite, mais sa croissance s'améliore en Amérique du Nord, a commenté le groupe dans son communiqué.

afp/ol