Lafarge (+2,12% à 63,62 euros) a connu une fin de semaine dernière favorable après l'annonce de l'accord signé avec Holcim (+1,15% à 72,11 francs suisses) qui permet de sauver leur fusion. Les investisseurs ont salué les nouvelles modalités de la fusion, même si elles avaient largement été éventées par les nombreuses rumeurs diffusées ces derniers jours. Elles avaient en particulier permis à Lafarge de gagner 5,45% mercredi, séance pendant laquelle la possibilité d'un accord a été évoquée par plusieurs sources de presse.



Comme ces dernières l'indiquaient, la gouvernance du futur ensemble a bien fait l'objet d'une renégociation même si Lafarge avait affirmé dimanche soir qu'il ne le souhaitait pas. En effet, un directeur général, proposé par le conseil de Lafarge et accepté par le conseil de Holcim, prendra ses fonctions à la finalisation de l'opération. Cette place ne sera donc pas occupée, comme convenu dans l'accord de fusion initial, par Bruno Lafont, PDG de Lafarge. Celui-ci sera nommé co-président non exécutif du nouvel ensemble aux côtés du président d'Holcim Wolfgang Reitzle.

Sur le plan du ratio d'échange, l'accord avalisé ce matin est là aussi proche des informations des derniers jours. La parité d'une action Lafarge pour une Holcim est définitivement abandonnée au profit d'un ratio de 0,9 action Holcim pour 1 action Lafarge. Les administrateurs des deux groupes ont donc décidé d'assouplir leurs positions respectives : selon des sources citées par Reuters dès mardi soir, Holcim voulait 0,875 action Holcim pour une action Lafarge, ce dernier restant fixé sur une parité de 0,93 action Holcim pour une action Lafarge.

Il apparait donc que chacun des protagonistes a du faire des concessions. Les investisseurs préfèrent ignorer que Lafarge a cédé du terrain sur la question de la gouvernance. Et estiment, à l'instar de Kepler Cheuvreux il y a quelques jours, "que le deal est extrêmement positif pour les actionnaires des deux entreprises".

Les deux groupes ont fait savoir que certains actionnaires clés ont confirmé leur soutien aux termes révisés de la fusion. Selon Reuters, le principal actionnaire d'Holcim avec 20% du capital, Thomas Schmidheiny, s'est en particulier réjoui du nouvel accord. Ces dernières semaines, il avait fait connaître son mécontentement par voie de presse sur le ratio d'échange initialement retenu.

La finalisation de la transaction est désormais attendue pour juillet 2015 au lieu de la fin du premier semestre.