Le numéro un mondial du ciment indique dans un communiqué avoir dégagé sur le trimestre un bénéfice net de 57 millions d'euros, en chute de 80% par rapport à l'an dernier.

Ses comptes trimestriels intègrent une charge de 200 millions d'euros liée à des dépréciations d'actifs en Grèce et une charge de restructuration de 54 millions d'euros.

Hors dépréciations et impact de la restructuration, Lafarge précise que son résultat net ressort stable à 294 millions d'euros.

Engagé dans un programme d'économies et de réduction de sa dette, le groupe fait également savoir qu'au cours du deuxième trimestre, ses coûts ont été réduits de 100 millions d'euros, portant à 170 millions d'euros la baisse des charges sur les six premiers mois de l'année.

"Nous réduirons nos coûts d'au moins 400 millions d'euros en 2012", dit Bruno Lafont, PDG de Lafarge, l'objectif étant de libérer 1,3 milliard d'euros d'économies d'ici 2015.

A la Bourse de Paris, l'action Lafarge recule de 0,43% à 36,01 euros à 09h44, sous-performant l'indice CAC 40 (+0,27%). Le titre a néanmoins gagné plus de 32% de sa valeur depuis le début de l'année.

PAS DE CESSIONS AU 2E TRIMESTRE

"Le plan de réduction des coûts de 1,3 milliard d'euros devrait augmenter le levier opérationnel du groupe à long et surtout jouer un rôle de soutien en cas de dégradation de l'environnement en 2012 et 2013", relèvent les analystes de Natixis dans une note de recherche.

Lafarge a dans le même temps confirmé son objectif d'au-moins un milliard d'euros de cessions d'actifs cette année.

Interrogé lors d'une conférence téléphonique, Bruno Lafont a fait savoir que le groupe n'avait procédé à aucune cession d'actifs au cours du deuxième trimestre après avoir réalisé 71 millions d'euros de désinvestissements sur les trois premiers mois de l'année.

"Nous travaillons bien entendu aujourd'hui sur un certain nombre de projets et j'ai tout à fait confiance que nous aurons annoncé des désinvestissements pour un montant supérieur à un milliard d'euros durant l'année 2012", a-t-il encore dit.

A fin juin, l'endettement net du groupe ressort à 12,55 milliards d'euros, en repli de 12% par rapport à juin 2011 mais quasiment inchangé par rapport à fin mars (12,4 milliards d'euros).

La dette de Lafarge, héritée en grande partie de l'acquisition de l'égyptien Orascom en 2008, a valu au groupe de voir sa note de crédit déclassée en catégorie "junk" par les agences de notation Standard & Poor's et Moody's l'an dernier.

S&P a abaissé en mars dernier sa perspective de stable à négative, tout en maintenant sa note à "BB+". Après l'annonce du plan, l'agence Fitch a de son côté confirmé mardi sa note "BB+" assortie d'une perspective stable.

A l'horizon 2015, Lafarge vise un ratio de cash-flow opérationnel sur dette nette compris entre 28 et 30%, contre 13,2% en 2011. Selon le directeur financier du groupe, ce niveau pourrait permettre de retrouver une note "BBB", deuxième échelon de la catégorie "investissement" des agences Standard & Poor's et Fitch.

Matthieu Protard, édité par Jean-Michel Bélot