Dans un marché très largement dans le vert, Lafarge se distingue par une perte de 1,64% à 60,59 euros. Le cimentier est de nouveau mis sous pression des investisseurs alors que des informations de presse ont fait état d'une nouvelle fronde des actionnaires d'Holcim. L'homme d'affaires russe Filaret Galtchev, deuxième actionnaire du suisse avec 10,8% du capital, serait prêt à voter contre le projet de fusion renégocié par les deux sociétés le 20 mars dernier, selon Bloomberg et des médias suisses.

Galtchev contesterait encore la parité finalement retenue après une semaine de négociation. Initialement fixé à une action Holcim contre une action Lafarge, le ratio d'échange a finalement été ramené à 9 actions Lafarge pour 10 Holcim. Galtchev considérerait que les concessions faites par le cimentier français sur ce point ne sont pas encore suffisantes.

L'autre critique de l'actionnaire d'Holcim porterait sur la nomination du futur directeur général de l'ensemble issu de la fusion. L'accord prévoit que Bruno Lafont, PDG de Lafarge, devienne co-président aux côtés de son homologue d'Holcim. Le poste de directeur général devrait donc être attribué à un troisième homme qui sera proposé par Lafarge, validé par Holcim, et il prendra ses fonctions à la conclusion de l'opération. Le flou sur ce point a également été pointé vendredi par un actionnaire minoritaire (3,19% du capital) d'Holcim.

Les nouvelles modalités du rapprochement entre Lafarge et Holcim avaient été mises en place après une première vague de contestation déjà orchestrée par des actionnaires d'Holcim, en l'occurrence Thomas Schmidheiny qui possède 20% du capital. Après la renégociation de l'accord, ce dernier a fait part de son soutien au projet relancé.