Genève (awp/ats) - LafargeHolcim, confronté à un scandale en Syrie, est ciblé par des syndicats internationaux dans une autre affaire. Plusieurs centrales ont accusé mercredi à Genève le cimentier franco-suisse d'avoir renoncé à signer un accord-cadre mondial (ACM).

Selon la faîtière syndicale européenne industriALL et l'Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois, établies à Genève, cet arrangement devait être conclu mercredi. Une cérémonie devait être présidée par le directeur général de l'Organisation internationale du travail (OIT) Guy Ryder.

Avant le rapprochement entre Lafarge et le st-gallois Holcim, le groupe français avait signé à plusieurs reprises cet ACM qui garantit la protection des travailleurs dans toutes les activités internationales d'une multinationale. Celui-ci permet d'honorer les droits syndicaux, en terme de santé, de sécurité ou encore d'environnement.

Selon les faîtières, LafargeHolcim s'était engagé en 2017 devant ses actionnaires à signer l'ACM. L'entreprise avait même paraphé en juillet dernier un protocole d'accord.

Elle a expliqué ce revirement par la nouvelle organisation de sa direction, affirment les syndicats qui se disent "scandalisés". Le nouveau patron Jan Jenisch considère que les accords internes à l'entreprise suffisent, insistent également les faîtières syndicales.

Avec leurs homologues de plusieurs pays, celles-ci appellent le numéro un mondial du ciment à reconsidérer cette mesure mais aussi à mettre un terme aux "abus" de recours aux sous-traitances. Ou encore d'honorer son engagement d'associer les travailleurs et les représentants dans l'amélioration de la santé et de la sécurité des employés.

D'autant plus que LafargeHolcim obtient les pires indicateurs sur ces questions dans le secteur, disent encore les deux syndicats. Selon le secrétaire général d'industriALL, cette décision de ne pas signer un ACM "endommage la crédibilité de l'entreprise".

Cette polémique est lancée alors que LafargeHolcim a fait face à un scandale lié à la Syrie. Le groupe français Lafarge, qui a fusionné avec Holcim, est mis en cause pour avoir transmis de l'argent et acheté du pétrole à des groupes djihadistes, dont l'Etat islamique (EI), pour continuer à faire tourner sa cimenterie dans ce pays.

ats/rp