L’arrivée d’un nouveau dirigeant à la tête d’une société cotée est souvent suivie d’une réduction des objectifs de la précédente direction. Une tradition à laquelle s’est conformé Jan Jenisch, directeur général du premier cimentier mondial depuis le 1er septembre. Même si cet avertissement sur les résultats 2017 et 2018 n’est pas complétement une surprise, l’action LafargeHolcim (-0,42% à 48,905 euros) affiche l’une des plus fortes baisses de l’indice CAC 40.

Le cimentier prévoit désormais une hausse de 5 à 7 % de l'Ebitda opérationnel retraité (hors exceptionnels) sur base comparable en 2017 alors qu'il visait auparavant une progression à deux chiffres. Il a justifié cet avertissement par sa prévision d'une poursuite du ralentissement de la croissance de l'Ebitda opérationnel retraité au quatrième trimestre.

Au troisième, LafargeHolcim a enregistré un bénéfice net en recul de 58,5% à 433 millions de francs suisses pour un chiffre d'affaires en repli de 1,3% à 6,944 milliards. Ce dernier a progressé de 4,1% à données comparables et est ressorti en ligne avec les attentes. L'Ebitda opérationnel retraité a en revanche légèrement déçu en progressant de 5,9% à base comparable à 1,75 milliard de francs suisses alors que le consensus s'élevait à 1,78 milliard. Sa croissance a ralenti par rapport au premier semestre où il avait affiché une croissance de 10,1% à base comparable.

Le plus grand pessimisme sur l'Ebitda impacte négativement l'objectif d'endettement pour 2017. Le ratio dette nette/Ebitda opérationnel retraité est désormais attendu à environ 2,5 contre 2 auparavant.

Jan Jenisch a aussi réduit l'objectif d'Ebitda opérationnel retraité pour 2018, anticipé en progression d'au moins 5 %. LafargeHolcim visait précédemment un Ebitda de 7 milliards de francs suisses, ce qui selon Oddo impliquait une croissance supérieure à 15%.

Après avoir mis à jour les objectifs financiers, le nouveau directeur général fera de même pour la stratégie en mars 2018, lors de la publication des résultats 2017. L'accent sera " mis sur la simplification, la maitrise de coûts et la gestion de la performance ", a indiqué LafargeHolcim. Le groupe fera également un point sur son portefeuille d'actifs après avoir déjà procédé à 4,4 milliards de francs suisses de désinvestissements depuis la fusion.