LafargeHolcim (+0,4% à 49,125 euros) surperforme un CAC 40 peu dynamique après avoir annoncé l'arrivée d'une nouvelle directrice financière. Géraldine Picaud rejoindra donc le cimentier franco-suisse à partir du 1er février 2018, en provenance d'Essilor. Elle remplacera Ron Wirahadiraksa qui "poursuivra de nouvelles opportunités en dehors du groupe", précise LafargeHolcim. Ce dernier avait été nommé en octobre 2015, soit trois mois après la fusion entre le français Lafarge et le suisse Holcim.

Le changement à la direction financière de LafargeHolcim n'est pas très surprenant étant donné qu'un nouveau directeur général, Jan Jenish, a pris ses fonctions le 1er septembre à la tête du cimentier. En revanche, il "intervient plus tôt que ce que l'on avait prévu", commente Bernstein ce matin. Ce dernier, à l'instar de Bryan Garnier, accueille favorablement cette nomination, soulignant notamment que Géraldine Picaud est de nationalité française mais a travaillé en Suisse, pour le groupe ED&F Man.

Une telle expérience binationale est bienvenue chez LafargeHolcim alors que le nouveau directeur général vient du groupe suisse Sika et que le sujet de l'influence des Helvètes sur la gestion du groupe suite à la fusion reste une préoccupation. "Le départ de l'ancien directeur général, le franco-américain Eric Olsen, était parfois présenté comme le moyen de donner plus de pouvoir aux intérêts suisses au sein du groupe", rappelle Bryan Garnier.

L'autre enjeu pour la nouvelle équipe dirigeante de LafargeHolcim est de rétablir la confiance avec les marchés et les milieux financiers, et Géraldine Picaud devra évidemment y prendre une part active en tant que directrice financière. Ces derniers mois, plusieurs observateurs ont mis en doute la capacité de LafargeHolcim d'atteindre ses objectifs 2018. "Il y a une demande forte d'une clarification sur les priorités, l'organisation et les objectifs à moyen terme du groupe", assure Bernstein.

D'autre part, il y a quelques jours, le directeur financier en partance avait tenu une réunion investisseurs sur un ton jugé "prudent" par tous les bureaux d'études présents. Il avait notamment mis en garde contre le retour de pressions sur les prix sur certains marchés alors que cette inflation a été l'un des principaux soutiens à sa rentabilité depuis le début de l'année.