Rapperswil-Jona (awp) - LafargeHolcim a pratiquement multiplié par deux sa rentabilité au deuxième trimestre de 2017. Les revenus du colosse franco-suisse des matériaux de construction ont comme prévu subi une érosion, en raison des cessions liées à sa fusion. Sur une base comparable toutefois, le chiffre d'affaires a pris de l'embonpoint. La direction reconduit ses objectifs pour l'année en cours et annonce que la transition à la tête de l'entreprise surviendra avec un peu d'avance sur la feuille de route initiale.

Les recettes ont atteint 6,85 mrd CHF, en baisse de 5,9% sur un an mais en hausse de 3,6% à périmètre et changes constants. L'excédent opérationnel a enflé de 11,6% à 1,79 mrd CHF et le bénéfice net s'est envolé de 96,5% à 787 mio CHF. Hors éléments non récurrents, le gain final a progressé de 22,7% à 700 mio CHF.

La performance s'inscrit dans le cadre des projections établies par les analystes du consensus AWP. Le chiffre d'affaires, attendu en moyenne à 6,95 mrd CHF, déçoit quelque peu. L'Ebitda en revanche était anticipé à 1,63 mrd CHF.

Sur l'ensemble du semestre, le chiffre d'affaires s'est contracté de 6,5% à 12,48 mrd CHF. L'Ebitda s'est nonobstant étoffé de 4,2% à 2,50 mrd CHF et le bénéfice net a été multiplié par plus de trois à 1,01 mrd CHF, sous l'impulsion entre autres d'un gain exceptionnel de 257 mio tiré de la cession d'activités au Vietnam au premier trimestre.

REMANIEMENTS DE PORTEFEUILLE

Les désinvestissements ont permis sur le 1er semestre de réduire l'endettement de LafargeHolcim de près de 1 mrd CHF. Les investissements se sont élevés à 523 mio CHF, dont 174 mio dans le développement d'infrastructures.

Pour l'ensemble de l'exercice, la direction ambitionne toujours de dégager un Ebitda ajusté d'au moins 10% supérieur à celui de 2016. Le bénéfice par action récurrent doit progresser de plus de 20% et le ratio dette nette/Ebitda retraité doit s'établir à environ deux fois.

Jan Jenish, désigné en mai pour prendre la succession du patron de LafargeHolcim Eric Olsen, héritera par ailleurs de ses nouvelles fonctions avec de l'avance sur le calendrier initial. L'ancien directeur général (CEO) de Sika accédera dès le 1er septembre au lieu de mi-octobre à la tête de l'exécutif du mastodonte helvético-hexagonal des matériaux de construction.

LafargeHolcim avait annoncé le retrait de M. Olsen à la surprise générale et dans la foulée d'une enquête interne sur des malversations commises par Lafarge avant la fusion en Syrie. Le responsable suédois avait néanmoins été blanchi sur toute la ligne dans cette affaire.

jh/fr