Zurich (awp) - Le géant des matériaux de construction Lafargeholcim a vu ses recettes avancer sur les six premiers mois de l'année, mais le bénéfice net s'est inscrit en forte baisse, pénalisé par des coûts de restructuration. Le groupe saint-gallois a toutefois confirmé vendredi ses objectifs pour l'ensemble de l'exercice. Les investisseurs ont été conquis.

"Les enjeux opérationnels rencontrés dans certains marchés ont été traités et nous devrions augmenter nos marges en tirant parti de la courbe ascendante de la demande au second semestre", a tenu à assurer le directeur général Jan Jenisch, cité dans le communiqué.

Le bénéfice net part du groupe, avant dépréciations d'actifs et cessions, a chuté de 43% sur un an à 371 millions de francs suisses.

Poids de la réorganisation

Cet indicateur a été principalement affecté par des coûts de réorganisation liés au plan de restructuration en cours, qui se traduira par des économies de 400 millions de francs suisses par an à partir du deuxième trimestre 2019, a souligné le conglomérat franco-helvétique.

Lafargeholcim a notamment confirmé en mai le vaste remaniement de ses sièges et annoncé la fermeture des bureaux à Zurich et Paris. Les effectifs centraux seront amputés de 107 postes dans la cité de Zwingli et de 97 dans la capitale française. Les emplois restants seront transférés dans le canton d'Argovie à Holderbank, à Zoug ainsi qu'à Clamart en banlieue parisienne. Les bureaux de Miami et Singapour ont aussi été fermés.

La rentabilité opérationnelle ajustée notamment des coûts de restructuration a connu un recul bien moindre. Sur les six premiers mois de l'année, le résultat brut d'exploitation (Ebitda) sous-jacent, indicateur très suivi par les analystes et investisseurs, a reculé de 1,4% à 2,48 milliards. Mais d'avril à juin, ce chiffre a gagné 1,5% à 1,78 milliard.

Le chiffre d'affaires semestriel quant à lui, il s'est inscrit à 13,27 milliards de francs suisses, en hausse de 4,8% sur une base comparable. Au seul deuxième trimestre, la croissance a été de 6,2%. Toutes les régions, à l'exception de la zone Afrique et Moyen-Orient où la situation reste difficile, ont contribué à cette performance.

Les ventes et l'Ebitda ajusté sont supérieurs au consensus AWP. "Après un premier trimestre en demi-teinte, le deuxième a pu atteindre les attentes", a relevé la Banque cantonale de Zurich (ZKB) dans un commentaire boursier.

Confirmation des objectifs annuels

Pour l'ensemble de l'année, le géant du secteur ambitionne une croissances des recettes entre 3% et 5% et un Ebitda sous-jacent en progression d'au moins 5%. "Nous croyons que Lafargeholcim est sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs annuels", ont estimé aussi les analystes de Bernstein.

L'accélération des marchés, des bases de comparaison plus avantageuses et la résolution des problèmes de production devraient aider la multinationale dirigée depuis Zurich. Selon la banque, les chiffres montrent que des progrès sont en train d'être réalisés dans les segments à faible performance et au niveau de la réduction des coûts.

La mise en oeuvre de la stratégie 2022 appelée "building for growth" est aussi en bonne voie dans l'ensemble des régions et segments, a assuré Lafargeholcim. Les acquisitions ciblées effectuées en France, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis en 2018 devraient soutenir la croissance à l'avenir.

Le groupe pourrait en outre réaliser deux à trois autres petites acquisitions au deuxième semestre, a indiqué M. Jenisch lors d'une téléconférence.

Après un premier trimestre décevant, les investisseurs ont été satisfaits par la copie dévoilée. A la clôture de la Bourse suisse, le titre Lafargeholcim s'est enrobé de 2,6% à 50,08 francs suisses, terminant en tête de l'indice vedette SMI (+0,37%).

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