Des deux côtés des Alpes, la séance d'aujourd'hui s'annonce sous les meilleurs auspices pour LafargeHolcim. Le titre du cimentier a pris la première place du CAC 40, au sein duquel il gagne 4,04% à 51,45 euros, comme du SMI suisse où il s'adjuge 3,08% à 55,25 francs suisses. Le groupe franco-suisse est soutenu par le relèvement annoncé de son dividende 2015 - à 1,50 franc suisse contre 1,30 prévu en juillet - et l'objectif d'augmenter progressivement la rémunération de ses actionnaires afin d'atteindre un taux de distribution de 50% à horizon 2018.

La valeur est également recherchée après des perspectives encourageantes. En effet, LafargeHolcim vise un Ebitda opérationnel avant coûts de restructuration de 8 milliards de francs suisses en 2018 et un cash-flow libre cumulé de 10 milliards de francs suisses au minimum sur la période 2016-2018, pour atteindre en 2018 au moins 6 francs suisses par action sur une base annualisée.

Au premier semestre 2015, l'Ebitda d'Holcim seul était de 1,5 milliard de francs suisses et celui de Lafarge s'élevait à 1,2 milliard d'euros (au cours actuel, environ 1,32 milliard de francs suisses).

LafargeHolcim a précisé que ce plan ne repose pas sur une reprise du marché et "est basé sur une hypothèse de croissance de 2% seulement. Si la reprise des marchés mondiaux était plus rapide et solide, le Groupe bénéficierait d'un effet de levier opérationnel plus important grâce à son portefeuille équilibré et géographiquement diversifié."

Pour atteindre ces objectifs, LafargeHolcim a réaffirmé ses priorités, à commencer par une accélération des synergies suite à la fusion des deux groupes finalisée en juillet. Rien que pour 2015, l'objectif de 100 millions de francs suisses de synergies attendus en fin d'année a été confirmé. L'autre pilier du plan stratégique est l'optimisation des dépenses en capital. Ainsi, le cimentier a rappelé que ses investissements seront limités à moins de 1,4 milliard de francs suisses sur le 2ème semestre 2015.

Ces annonces ont relégué au second plan des résultats trimestriels - les premiers de la nouvelle entité fusionnée - décevants. Au troisième trimestre, le cimentier franco-suisse a enregistré un Ebitda opérationnel ajusté des coûts de fusion et de réorganisation en baisse de 16,1% (-8,9% sur base comparable) à 1,6 milliard de francs suisses. Le consensus Reuters était de 1,75 milliard. Le chiffre d'affaires trimestriel du groupe a également reculé de 8,7% (-1,1% sur base comparable) à 7,8 milliards de francs suisses. Les analystes anticipaient 7,92 milliards.

(E.L.L.)