A 13h10, le titre LafargeHolcim gagne 4,97%, à 51,91 euros, en tête de l'indice CAC 40 (+1,27%) et parmi les plus fortes hausses de l'indice Stoxx 600 (+1,2%). Il surperforme aussi l'indice des valeurs européennes liées aux matériaux de construction (+1,7%).

LafargeHolcim précise dans un communiqué avoir l'intention de verser un dividende de 1,50 franc par action au titre de 2015, contre une précédente proposition de 1,30 franc.

Pour la période 2016-2018, qui fera l'objet d'une présentation lors d'une journée investisseurs programmée le 1er décembre, le groupe entend "augmenter progressivement le dividende et atteindre un taux de distribution de 50% sur le cycle".

Parmi les autres objectifs annoncés à horizon 2018 figurent un excédent brut d'exploitation de plus de huit milliards de francs et une progression d'au moins 300 points de base de retour sur capitaux investis "comparé au niveau de 2015, grâce à des améliorations opérationnelles".

L'objectif d'une génération de trésorerie de 10 milliards de francs (9,2 milliards d'euros) "minimum" correspondrait "en 2018 à au moins six francs suisses par action sur une base annualisée".

"Mon ambition, d'ici fin 2018, est de faire en sorte que LafargeHolcim ait changé la donne en termes de génération de trésorerie dans notre secteur", a déclaré Eric Olsen, directeur général du groupe, lors d'une conférence téléphonique.

"Nous nous efforcerons de rendre de la valeur aux actionnaires via des dividendes et/ou des rachats d'actions".

LE CAS CHINOIS

Pour Kepler Cheuvreux, cet objectif à long terme de génération de trésorerie est prometteur et plus élevé qu'attendu.

"Il y a un peu de tout, du décevant et du rassurant. Soit on est pessimiste et on souligne la déception des résultats trimestriels, soit on se montre plus optimiste et on regarde du côté des perspectives, qui sont ambitieuses. Je préfère regarder du côté de l'avenir", a pour sa part commenté un trader en poste à Paris.

L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) a reculé de 16,1%, à 1,64 milliard de francs (1,51 milliard d'euros) au troisième trimestre, alors que les analystes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne 1,75 milliard. Le chiffre d'affaires a reculé de 8,7% à 7,83 milliards de francs, contre un consensus de 7,92 milliards.

Pour expliquer ces résultats moins bons que prévu, le groupe a, entre autres, évoqué les coûts de restructuration liés à la fusion entre Lafarge et Holcim et un ralentissement de ses activités en Chine et au Brésil.

Finalisé le 10 juillet, 15 mois après son annonce en avril 2014, le rapprochement entre Holcim et Lafarge a notamment comme objet d'arriver à une diminution des coûts et de faire face à une demande durablement plus faible depuis la crise financière de 2007-2009.

Eric Olsen a précisé que l'entreprise fermait des usines en Chine et regroupait les cadres dirigeants de ses différentes activités dans ce pays pour réduire les coûts et résister à de "véritables baisses de la demande".

"La Chine est un fantastique exemple de (...) la manière dont on peut combiner les actifs de Lafarge et de Holcim pour réduire les coûts, ce que l'on n'aurait pas pu faire autrement", a-t-il dit.

"Nous devons nous préparer à une demande qui ne va pas revenir. Dans une situation comme celle-là, c'est le bas niveau des coûts qui l'emporte."

LafargeHolcim a précisé que la faiblesse de ses activités au Brésil et en Chine avait été en partie compensée par la "persistance de tendances positives" aux Etats-Unis, au Mexique, en Grande-Bretagne et aux Philippines.

Les coûts de fusion et de restructuration ainsi que ceux associés à d'autres éléments exceptionnels ont totalisé 699 millions de francs sur les neuf premiers mois de l'année.

Pour la fin de 2015, le groupe confirme anticiper 100 millions de francs de synergies ainsi qu'une dette nette inférieure à 17,5 milliards de francs.

LafargeHolcim a ajouté prévoir la cession de 3,5 milliards de francs d'actifs en 2016.

(Avec Alexandre Boksenbaum-Granier à Paris, Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Dominique Rodriguez)

par John Miller