Lagardère (-4,58% à 26,87 euros) est bien parti pour signer sa troisième séance consécutive de baisse, alourdie ce mercredi par l'abaissement de recommandation de BoA Merrill Lynch. Ce dernier est passé de Neutre à Sousperformance sur le titre, avec un objectif de cours de 26,20 euros (-10,8% par rapport au précédent), en raison d'une valorisation qu'il juge trop élevée compte tenu de ses perspectives opérationnelles.

Avec un multiple de 17,6 fois le free cash flow estimé en 2018, Lagardère se traite avec une prime de 18% alors que son activité de travel retail, "cash-machine" du groupe, risque de voir sa dynamique ralentir.

A court terme d'abord, BoA Merrill Lynch craint que les marges d'Ebit sous-jacentes - hors effet des synergies avec Paradies - de Lagardère Travel Retail ne se retrouvent sous pression en raison d'une hausse des coûts de concession et de la progression récente des investissements. "Le problème des marges est bien plus sensible que celui de la croissance : 1% de croissance organique supplémentaire se traduit par une hausse de 0,3% du bénéfice par action mais une baisse de 100 points de base de la marge d'Ebit le réduit de 10% environ", avertit BoA Merrill Lynch.

A plus long terme aussi, la méfiance est de mise, juge l'analyste, en raison des défis structurels que le secteur du travel retail va devoir relever. D'abord, l'essor des compagnies à bas coûts modifie le mix passagers, au profit de voyageurs avec un pouvoir d'achat plus faible, et les dépenses moyennes par personne. Ensuite, la connectivité accroit la transparence des prix. Enfin, des politiques de plus en plus strictes en termes de bagages dans les avions risquent de décourager les clients.

Mais, analyse BoA Merrill Lynch, les problèmes de Lagardère ne s'arrêtent pas à sa division Travel retail. Le bureau d'études identifie des obstacles pour chacune de ses trois autres divisions : un calendrier de sorties de livres faible pour Publishing, la baisse persistante de la presse papier et des audiences radio (Europe 1) chez Active et une année sans événement sportif majeur qui risque de peser sur les comptes de Lagardère Sports.

Dans ce contexte, BoA Merrill Lynch s'attend à ce que le groupe de médias et de divertissement dévoile des perspectives sous le consensus pour 2018.