14.10.2015

(Montichiari, 14.10.2015) Décidément, le calme semble ne pas devoir revenir en Europe. Depuis des mois, les producteurs de lait descendent dans la rue en organisant des manifestations fortes dans de nombreux Etats de l'UE pour atteindre le même objectif. Quel que soit leur pays d'origine, ils exigent que l'on mette un terme à cette politique de l'UE qui est, actuellement, responsable de l'effondrement de la production de lait dans de nombreuses régions. Hier et aujourd'hui, des productrices et producteurs de lait de plus de dix pays européens se sont donné rendez-vous à Montichiari, en Italie, pour se consulter en vue d'une démarche commune pour faire face à cette politique. Lors de l'assemblée générale de l'European Milk Board (EMB), il est apparu clairement que les manifestations allaient continuer. En effet, tant que les hommes politiques continuent de jour la carte d'une extension de la production, et ce bien que la demande à l'échelle mondiale soit incapable de suivre ce rythme, les prix du lait demeureront en-deca du minimum vital. « Il est clair que de nombreux hommes politiques se féliciteraient si nous nous contentions de rester des témoins muets alors même que des centaines de milliers de fermes laitières sont appelées à disparaître dans l'indifférence en l'espace de quelques années », déclare le président de l'EMB, Romuald Schaber, pour expliquer le contexte. « Mais ces fermes produisent des denrées alimentaires saines, elles procurent des emplois, elles font vivre des régions rurales et elles empêchent leur hémorragie. Ce faisant, elles apportent une contribution considérable en faveur de la société. Et, en dernier ressort aussi, elles sont le sens même de notre vie.»

Pour prendre la mesure du problème des excédents de production à l'échelle de l'UE, les producteurs de lait européens exigent donc que l'on parle avec une seule voix, que l'on ne continue pas de faire augmenter les volumes de production, mais que l'on puisse les réduire légèrement en périodes de crise - en conformité avec la baisse de la demande. Ceci peut s'effectuer, par exemple, par le biais d'un renoncement volontaire à une partie des livraisons, une mesure que préconise aussi le Programme de responsabilisation face au marché (PRM) de l'EMB. En de nombreux endroits, on obtient la confirmation que ce PRM est, actuellement, le seul et unique concept sérieux pour le marché du lait.

Explication des coûts de production du lait en Italie à l'heure actuelle

Il suffit de consulter les données relatives au secteur du lait pour pouvoir se rendre compte à quel point la situation est problématique. A l'occasion de l'assemblée générale de l'EMB, une étude d'actualité réalisée par le Büro für Agrarsoziologie und Landwirtschaft (BAL, Bureau pour la sociologie agricole et de l'agriculture) au sujet des coûts de production en Italie a été publiée aujourd'hui. Pour l'année 2014, cette étude dont il a été passé commande conjointement par le regroupement de producteurs italien Associazione Produttori Latte della Pianura Padana (APL) et qui reprend à son compte des données officielles diffusées par l'UE, les coûts sont en moyenne de 42,61 cents par kilogramme de lait. Si l'on déduit de cette somme, les subventions versées par l'UE, on obtient un montant de 38,92 cents. Alors que, durant l'année de prix record 2014, l'on a encore obtenu un prix du lait de 39,64 centimes - depuis des mois, en revanche, les prix ne cessent de s'effondre et tournent actuellement aux alentours de 34,49 cents. Par conséquent, à l'instar de leurs collègues d'autres pays, les exploitations italiennes fonctionnent à un niveau qui ne leur permet pas de couvrir leurs coûts avec toutes les conséquences négatives que cela peut avoir pour la poursuite de la production.

La courbe d'évolution des coûts est indiquée par ce que l'on appelle le Milk Marker Index (MMI, indicateur du marché laitier), en vertu duquel les coûts ont été fixés à 100 pour l'année de référence 2010. Pour l'année 2014, ce MMI fait état d'une valeur de 125 - ce qui équivaut à une augmentation des coûts de 25 pour cent depuis l'année 2010.

Après l'Allemagne, la France, la Belgique, les Pays-Bas et le Danemark, avec l'Italie, c'est maintenant un autre pays qui se trouve sous les feux des projecteurs dans la série d'études sur les coûts. Pour ses calculs, celle-ci intègre un revenu pour le chef de l'exploitation et pour les membres de sa famille travaillant à l'exploitation, lequel revenu s'orient sur les conventions collectives en vigueur. Les études sont donc tout à fait conformes à l'article 39 TFUE. En effet, cet article considère la garantie d'un revenu approprié pour les moyens de subsistance pour les populations agricoles comme un objectif important de la politique agricole commune de l'UE.

Indice laitier MMI

Légende du diagramme:
Vert foncé : évolution des coûts de la production du lait en Italie par rapport à l'année précédente, base 2010 = 100
Vert clair : état intermédiaire estimé pour les années 2013 et 2014

Contexte:

L'étude sur les coûts dont il a été passé commande conjointement par l'European Milk Board (EMB) et l'Associazione Produttori Latte della Pianura Padana (APL) auprès du Büro für Agrarsoziologie & Landwirtschaft (BAL, Bureau pour la sociologie agricole et l'agriculture) calcule les coûts de production du lait à l'échelle de toute l'Italie. Elle s'appuie, d'une part, sur les données du Réseau d'information pour les comptabilités agricoles de la Commission européenne (RICA), et, d'autre part, pour les actualiser, met à profit les indices de prix pour les consommables agricoles comme le fourrage, les engrais, les semences et l'énergie, indices fournis par Eurostat, et tient compte d'un paramètre de revenu qui calcule la charge de travail des chefs d'exploitation agricole et de la main-d'œuvre familiale.

En savoir plus au sujet du Programme de responsabilisation face au marché (PRM)

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