Zoug (awp) - Le fabricant de compteurs électriques Landis+Gyr a poursuivi sa convalescence au premier semestre 2017/18, dégageant désormais un bénéfice. Le groupe zougois devra toutefois encore fournir des efforts pour rétablir les activités Emea et Asie/Pacifique. Il faudra également éviter les rechutes, comme lors des six premiers mois de l'exercice, où les coûts des garanties ont pris l'ascenseur.

Aux Etats-Unis, Landis+Gyr a dû dépenser davantage qu'initialement prévu au titre des garanties, sur la base d'un seul cas, a indiqué l'entreprise jeudi. Un composant défectueux sur un compteur en est la cause. Le groupe a intensifié la collecte de données afin de mieux contrôler à l'avenir les frais induits par les garanties, selon les déclarations du directeur général (CEO) Richard Mora.

Le premier semestre, clos à fin septembre, a débouché sur un bénéfice de 5,1 mio USD contre une perte de 13,0 mio il y a un an. L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) ajusté s'est envolé de 12,6% à 108,8 mio USD, indique mardi Landis+Gyr. Cet indicateur exclut les frais de restructuration, les coûts des garanties et les éléments exceptionnels.

En termes de recettes nettes, la hausse s'élève à 9,9% en dollars et à 9,6% à taux de change constants (tcc), pour un chiffre d'affaires de 856,6 mio USD. Il s'agit de la première publication de chiffres pour Landis+Gyr depuis son entrée en Bourse (IPO) sur SIX à mi-juillet.

Le continent américain demeure le principal contributeur aux revenus, réalisant un total de 475,2 mio USD, en hausse de 5,7% ou 5,4% tcc. Les ventes de la région Europe, Moyen-Orient et Afrique (Emea) ont gonflé de 16,7%. La progression s'avère également forte pour Asie/Pacifique, soit +10,5% et +8,6% tcc.

EMEA ET ASIE-PACIFIQUE ENCORE DÉFICITAIRES

Les entrées de commandes ont atteint 821,4 mio USD, ce qui représente un bond de 27,6% en comparaison annuelle. En revanche, le carnet d'ordres a subi une contraction de 8,2% en comparaison annuelle à 2,48 mrd, en raison principalement d'un coup de mou dans la région Amériques.

Toutes les régions ont augmenté leur rentabilité sur un an. Malgré tout, les zones EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique) et Asie-Pacifique accusent encore un Ebitda ajusté négatif.

"Il nous reste travail à faire afin de traduire le développement des ventes en croissance encore plus solide des bénéfices et pour mettre en oeuvre nos programmes d'amélioration des marges", affirme M. Mora, cité dans le communiqué.

Ce renforcement de la rentabilité passera notamment par la restructuration des activités dans la région Emea. Les mesures d'efficience, entérinées dans le cadre du projet Phoenix, commencent à porter leurs fruits et devraient déboucher sur une nette amélioration de la marge brute au deuxième semestre, grâce à des gains de production, affirme le CEO.

A fin septembre, Landis+Gyr affichait un flux de trésorerie disponible de 20,6 mio USD, alors que cet indicateur présentait une valeur négative douze mois auparavant. Landis+Gyr a réduit son endettement net de plus de la moitié en douze mois, à 107,3 mio USD.

OBJECTIFS GLOBALEMENT CONFIRMÉS

Pour l'exercice dans son ensemble, la société zougoise maintient ses perspectives d'Ebitda ajusté à 212 mio USD. Les ventes et le flux de trésorerie disponible devraient s'avérer légèrement supérieurs aux chiffres fournis lors de l'introduction en Bourse (IPO). L'objectif était alors d'une croissance de 3% et des liquidités entre 60 et 70 mio USD. Le dividende sera l'équivalent en francs suisses d'au moins 70 mio USD.

Le groupe confirme par ailleurs ses objectifs 2020, soit une croissance du chiffre d'affaires inférieure à 10%, une marge Ebitda ajustée entre 100 et 150 points de base et un flux de trésorerie disponible supérieur à 100 mio USD, dont au moins 75% destiné aux actionnaires. L'année 2016/17 sert de base de comparaison.

Ces annonces ont clairement refroidi les investisseurs. A 15h05, le titre Landis+Gyr cédait 4,6% à 69,75 CHF, avec un plus bas du jour de 68,50 CHF, qui est également un plancher historique. Le SPI enflait de 0,80%.

Les analystes de Morgan Stanley et UBS reconnaissent la performance semestrielle mais pointent du doigt les frais de garanties, avec un seul et unique cas qui a pesé lourd dans la balance. La grande banque américaine estime également que la remise à flots de la région Emea prend trop de temps.

fr/rp