Zurich (awp) - L'introduction en Bourse de Landis+Gyr vendredi a suscité un fort enthousiasme, selon le fabricant zougois de compteurs électriques. Sous l'effet d'une forte demande, le groupe a fixé un prix d'émission à 78 CHF, dans le haut de la fourchette de 70-82 CHF annoncée précédemment. Le titre a quelque peu fluctué pour se retrouver en fin de séance juste au dessus du niveau d'émission.

Sur la base de ce premier cours, la capitalisation boursière de l'entreprise a atteint 2,331 mrd CHF, explique l'opérateur de la Bourse suisse SIX, dans un communiqué distinct. Dans son estimation publiée début juillet, Landis+Gyr ambitionnait de lever jusqu'à 2,4 mrd.

Richard Mora, directeur général (CEO), s'est dit "très content" de l'opération. "Ce fut une formidable performance. Nous pouvons désormais nous concentrer sur la mise en place de notre stratégie et de notre plan quadriennal", a-t-il déclaré à AWP.

A la clôture de la Bourse suisse, la nominative Landis+Gyr, affublée du symbole LAND, se négociait à 78,50 CHF, après un plus haut de séance à 79,50 CHF. Le titre a chuté en début de journée jusqu'à 76,90 CHF avant de se reprendre. Le volume de transactions s'avère particulièrement élevé avec 8,7 mio d'actions échangées.

OFFRE SURSOUSCRITE

L'IPO a été sursouscrite plusieurs fois, indique Landis+Gyr. La demande s'est révélée forte de la part des investisseurs suisses et internationaux.

L'offre concernait les 29,5 mio de titres Landis+Gyr déjà existants. Sur ce total, un paquet 8,5 mio d'actions sera toutefois réservé aux administrateurs et à certains membres de la direction. Les investisseurs ont pu ainsi se départager 29,4 mio de titres, soit 99,7% du capital-actions de l'entreprise.

Les actionnaires actuels - tous deux japonais - ont cédé l'entier de leurs parts dans la société. Toshiba, actuellement en proie à de graves difficultés, possédait 60% de Landis+Gyr et le fonds d'investissements semi-public INCJ les 40% restants.

Toshiba a justifié la décision de vendre sa filiale suisse par la nécessité de "renforcer son assise financière". Le montant total de la transaction est estimé à 269,4 mrd JPY (2,29 mrd CHF) dont une somme brute de 161,7 mrd revenant à Toshiba qui doit enregistrer ainsi un gain exceptionnel de 40 mrd sur son résultat net.

Le groupe zougois ne fait désormais officiellement plus partie du géant japonais. Cette IPO a dopé d'ailleurs le cours de Toshiba, qui a clôturé en hausse de 5,6% à 277,50 JPY à la Bourse de Tokyo.

FILIALE LUCRATIVE

Le géant industriel fragilisé avait déjà plusieurs fois fait part de son intention de se séparer de cette entité qu'il avait rachetée il y a six ans pour 2,3 mrd USD, dans le but alors de compléter son offre dans la distribution électrique et de profiter de la mise en place de "smart grid" (réseaux d'électricité intelligents).

Toshiba est acculé à se séparer de plusieurs activités, en l'occurrence les plus lucratives ou prometteuses, dont Landis+Gyr, en raison des déboires rencontrés par sa filiale nucléaire américaine Westinghouse mise en faillite.

Landis+Gyr n'a pas attendu longtemps avant de concrétiser ses envies d'IPO. Moins de 20 jours séparent l'annonce officielle d'introduction en Bourse et la cotation sur SIX.

Lors de l'exercice décalé 2016/17, clos fin mars, le fabricant de compteurs énergétiques a généré un chiffre d'affaires en progression de 5,4% à 1,66 mrd USD. La perte nette a été multipliée par plus de trois à 62,1 mio USD, selon les chiffres publiés au début du mois.

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