Lectra a bien débuté l'exercice 2015, en dépit d'un léger 'coup de mou' en termes de commandes. Le bénéfice net a ainsi bondi de 134% à 3,7 millions d'euros au titre du premier trimestre, tandis que la marge opérationnelle a progressé de 600 points de base pour atteindre 10% et que le bénéfice opérationnel a été multiplié par 3 à 5,6 millions d'euros. Les revenus ont de leur côté augmenté de 18% et de 8% à données comparables pour s'établir à 56,1 millions d'euros. Directeur général de cette entreprise qui se démarque aussi par son absence de dette, Daniel Harari s'est confié à notre rédaction.
Cercle Finance : Quelles conclusions tirez-vous de ce début d'année ?
Daniel Harari: Tous les fondamentaux sont solides. Nous disposons de 100 millions d'euros de fonds propres, nous n'avons pas de dette : indéniablement, le bilant est très fort, avec de surcroît des marges brutes et une marge opérationnelle solides. Le niveau de commandes est néanmoins un peu décevant dans la mesure où nous n'avons enregistré 'que' des commandes de tailles petite et moyenne au 1er trimestre. Il existe toujours une incertitude concernant les grands projets.
Reste maintenant à comprendre quel va être l'impact des devises...
C.F. : C'est-à-dire ?
D.H. : le recul de l'euro face au dollar est la meilleure nouvelle que nous ayons jamais eue depuis 25 ans ! Pourquoi ? Parce que la quasi-totalité de nos concurrents fabriquent en Chine, où les prix sont maintenant 20% plus chers et où le coût de la main-d'oeuvre double tous les 3 ans, sans parler des difficultés structurelles... De son côté, Lectra produit en France, une position qui a d'ailleurs été très décriée à l'époque, mais qui se révèle payante aujourd'hui.
Néanmoins, lorsque la parité passe de 1,235 à 1,05, les clients attendent une baisse des prix. D'une façon générale, un changement trop brutal, même positif a priori, a toujours des répercussions délicates, mais nous bénéficions tout de même d'une latitude stratégique plus large.
C.F.: Celle-ci vous conduit-elle à envisager une acquisition dans les mois à venir ?
D.H.: Pour l'heure, notre priorité est la réussite de notre plan de transformation, qui doit s'achever l'an prochain. Nous ne sommes donc pas dans une phase de recherche active et nous ne voulons pas agir de façon précipitée, afin d'éviter les synergies négatives et de faire cohabiter deux ADN.
Toutefois, si d'aventure nous devions procéder à une acquisition, celle-ci se porterait sur des start-up développant une technologie que nous pourrions industrialiser et commercialiser au niveau mondial.
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