Le vent de la consolidation continue à souffler sur Legrand. Dans un marché parisien qui ne parvient pas à prolonger son rebond, le titre sousperforme : Legrand recule de 2,65% à 62,46 euros pour un CAC 40 qui perd 1%. Mais, contrairement à l'indice parisien, Legrand était il y a encore une semaine à son plus haut historique de 67,02 euros. Depuis le début de l'année, son repli est supérieur à 2%, en ligne avec celui du marché parisien.

Dans ce contexte, les investisseurs ne s'enthousiasment pas pour des résultats annuels conformes aux attentes, des perspectives juste en ligne et, surtout, affichent leur prudent après l'annonce d'un changement de gouvernance.

Ce dernier est toujours synonyme d'incertitude même s'il est basé sur des promotions internes. Ainsi, Legrand a annoncé la dissociation des fonctions de Président et de Directeur général : Gilles Schnepp, qui était jusqu'à présent PDG, occupera désormais le seul poste de président du Conseil d'administration tandis que Benoit Coquart devient Directeur général. Il était jusque-là Directeur de la Stratégie et du Développement de Legrand et Chief Digital Officer du groupe.?

Par ailleurs, Legrand a fait savoir que la direction financière changerait de main au 1er janvier 2019. Franck Lemery, actuellement Directeur de la performance des opérations du groupe, sera nommé directeur financier à cette date. Il remplacera Antoine Burel qui, lui-même, prendra la place du Directeur général adjoint en charge des opérations Patrice Soudan. "Une nouvelle génération de managers prend les commandes et le marché va devoir se familiariser avec la nouvelle équipe après le bilan impressionnant délivré par les actuels dirigeants", commente Morgan Stanley.

Legrand dévoile comme d'habitude des perspectives prudentes

"Durant la conference call, le nouveau CEO a passé du temps à rassurer les investisseurs sur le fait que le changement de management ne devrait pas être interprété comme un changement de stratégie", relate pour sa part Marco Bruzzo, Directeur Général Délégué de Mirabaud AM.

D'ailleurs, la transition promet de se faire en douceur compte tenu de la santé éclatante dont fait preuve Legrand. En 2017, Le groupe a vu son bénéfice net progresser de 13,2 à 711,2 millions tandis que son résultat opérationnel ajusté a augmenté de 12,9% pour atteindre 1,10 milliard d'euros, soit 20,1% (avant acquisitions) d'un chiffre d'affaires de 5,52 milliards. Ce dernier a progressé de 10% en 2017, dont +3,1% en organique.

Cette dernière ressort exactement conforme au consensus et légèrement au-dessus de l'objectif que s'était fixé le groupe, à savoir une croissance organique de 2 à 3%. En termes de marges, la cible était entre 19,3% et 20,1%.

??Pour 2018, Legrand prévoit une croissance organique de 1 à 4% et une marge opérationnelle ajustée avant prise en compte des acquisitions (à périmètre 2017) comprise entre 20% et 20,5% du chiffre d'affaires. Le groupe est connu pour dévoiler des perspectives prudentes, qui sont par la suite régulièrement relevées.?