Legrand a vu son bénéfice net part du groupe augmenter de 3,6% à 550,6 millions d'euros en 2015 et son résultat opérationnel ajusté progresser de 5,7% à 930,4 millions. Le chiffre d'affaires du fabricant de dispositifs électriques et d'automatismes a enregistré de son côté une croissance annuelle de 6,9% à 4,809 milliards d'euros. A structure et taux de change constants, l’évolution des ventes du groupe ressort à +0,5%, en ligne avec l’objectif 2015 et reflétant une évolution des ventes de +1,4% dans les pays matures et de -1,0% dans les nouvelles économies.

Sur la base des réalisations de 2015 et en cohérence avec sa structure de bilan solide, Legrand proposera à l'approbation de l'Assemblée Générale de ses actionnaires du 27 mai 2016 le versement au titre de 2015 d'un dividende de 1,15 euro par action en hausse de 4,5% et correspondant à un taux de distribution de 56% quasi stable par rapport à 2014. Le détachement du dividende aura lieu le 31 mai 2016 pour un paiement le 2 juin 2016.

Pour 2016, Legrand se fixe un objectif d'évolution organique de ses ventes comprise entre -2% et +2%. Le groupe se fixe également pour 2016 un objectif de marge opérationnelle ajustée avant prise en compte des acquisitions (à périmètre 2015) comprise entre 18,5% et 19,5% du chiffre d'affaires. Legrand poursuivra par ailleurs sa stratégie d'acquisitions, créatrice de valeur.


AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Numéro un mondial de l’équipement électrique basse tension pour le bâtiment, avec 6 % des parts d’un marché très fragmenté ;
- Portefeuille complet, organisé en quatre divisions, le contrôle et la commande , le management du câble, la distribution d’énergie et le VDI/Dataco, les 2/3 des ventes provenant de produits n°1 ou 2 sur leurs marchés ;
- Chiffre d’affaires bien réparti entre l’Europe pour un peu plus de 50 %, l’Amérique du Nord, en passe de devenir le premier marché du groupe (23 % des ventes), et le reste du monde ;
- Développement sur le marché en pleine croissance de la domotique, avec une répartition à 50-50 des clients finaux, rénovation et construction neuve ;
- Réorganisation industrielle à partir de 7 unités stratégiques et d’une feuille de route technologique commune ;
- Capacité à maintenir ses marges malgré le recul des ventes grâce à une politique d'innovation générant un fort pouvoir de prix et à des positions dominantes, 68 % des ventes étant réalisées avec des produits n°1 ou 2 sur leurs marchés ;
- Compétitivité renforcée par le recul de l’euro contre le dollar ;
- Distribution aux actionnaires élevée avec un taux de 52,5 %.

Les points faibles de la valeur
- Forte exposition au ralentissement économique en Europe, notamment sur ses deux premiers marchés européens, la France et l’Italie (pays contributeurs à la moitié du bénéfice d'exploitation), compensé par les hausses des ventes en Amérique du nord, en Chine, en Inde et au Moyen-Orient ;
- 60 % des ventes réalisées dans le non-résidentiel, segment profitant plus tardivement de la reprise économique que le résidentiel ;
- Taux d’imposition réel supérieur à celui de ses concurrents, tels Schneider ou Assa Abloy’s ;
- Cherté de la valeur, avec un cours à plus hauts historiques, soit deux fois le prix d'introduction en 2006.

Comment suivre la valeur
- Risque de difficultés à maintenir une rentabilité élevée avec une faible croissance organique des ventes ;
- Nouvelle feuille de route RSE 2014-2018 au cœur de la stratégie ;
- Retombées du programme Eliot de déploiement de l’internet des objets, avec pour objectif de doubler à 40 le nombre de familles de produits connectables en 2020 ;
- Impact sur les résultats des acquisitions 2015 (Ratlan, KVM…), la croissance externe utilisant une enveloppe annuelle de 300 à 500 M€ ;
- Vers un exercice 2015 de transition, marqué par une stabilité des ventes, entre -3 % et + 2 %- et des marges opérationnelles entre 18,8 et 20,1 % ;
- Flottant très élevé (95,9 % du capital), d’où des rumeurs persistantes d’OPA.

Biens d'équipement
Le net ralentissement en Chine, deuxième économie mondiale, pèse lourdement sur les perspectives du secteur. Parallèlement, un changement de politique monétaire de la Fed, et la remontée des taux d'intérêt qui en découlerait, aurait des conséquences sur les investissements. Or le secteur des biens d'équipement dépend très directement de leur niveau. Néanmoins des facteurs positifs émergent, comme par exemple la stabilisation du modèle chinois, prévue par nombre d’analystes. En Europe, la reprise reste faible, même si elle semble bien engagée. Enfin, aux Etats-Unis, la politique monétaire menée par la Fed pourrait éviter de pénaliser la croissance. Les grands acteurs bénéficieraient d’autant mieux de la reprise, qu’ils ont réalisé d'importantes réductions de coûts ces dernières années, et qu’ils poursuivent la mise en oeuvre de plans stratégiques ambitieux.