Linamar a annoncé mi-octobre son intention d'acheter le leader mondial de la culasse pour 71,53 euros par action en numéraire, soit un montant de 771 millions d'euros, dans le cadre d'une OPA amicale qui s'est ouverte le 10 décembre.

L'offre, assortie de la reprise des 65 millions d'euros de dette du groupe, est soutenue par les dirigeants de Montupet? qui détiennent environ 37% de la société.

"Nous n'aurons le résultat que la semaine prochaine, mais nous nous sentons relativement confiants parce que bien sûr les fondateurs ont déjà apporté leurs titres", a déclaré Linda Hasenfratz mardi soir dans une interview à Reuters.

"Nous avons donc déjà bien avancé pour atteindre le seuil minimum d'acceptation de 50% requis (...) et nous pensons que l'opportunité d'une pleine acquisition est très bonne vu le prix que nous offrons."

Interrogée sur les éventuelles retombées sociales du rachat de Montupet, qui emploie 3.200 personnes, la fille du fondateur Frank Hasenfratz a souligné que les deux entreprises étaient très complémentaires et donc que les doublons entre elles n'étaient pas nombreux.

VAGUE DE CONSOLIDATION

Face à la vague de consolidation qui s'est emparée à nouveau des équipementiers automobiles, un rachat de Montupet permettra à Linamar d'étoffer son offre et de porter de près de 20% à près de 30% la part de ses ventes réalisées en Europe, région du monde où le secteur automobile se redresse en ce moment.

L'opération ouvrira parallèlement à Montupet les portes du marché chinois, où il n'est pas encore présent tandis que Linamar y compte trois usines, et bientôt quatre.

"Notre capacité financière à investir est clé pour Montupet, en Chine mais aussi à une échelle plus large", a ajouté la PDG du groupe canadien. Elle prévoit une croissance de 2% à 3% de la production automobile mondiale en 2016.

Priée de dire si Linamar, qui a souvent recours à la croissance externe pour se développer à l'international, avait d'autres cibles en tête, Linda Hasenfratz a répondu que la priorité du moment allait à intégrer les dernières acquisitions.

"Nous voulons nous concentrer pour l'heure sur l'intégration des opérations que nous avons récemment acquises, ou que nous sommes en train d'acquérir, et attendre avant de regarder les nouvelles acquisitions qui se présenteront ultérieurement", a-t-elle dit.

Le groupe canadien, dont le nom Li-Na-Mar vient du début des prénoms Linda, Nancy et Margaret des deux filles et de la femme du fondateur, est spécialisé dans les produits métalliques de précision destinés aux blocs moteurs et dans les plateformes élévatrices et emploie aujourd'hui 19.500 personnes.

En plus de l'offre sur Montupet, il a acquis l'an dernier l'intégralité du groupe allemand de forgeage Seissenschmidt.

(édité par Jean-Michel Bélot)

par Gilles Guillaume

Valeurs citées dans l'article : MONTUPET, Linamar Corporation