Numéro un mondial des gaz industriels et médicaux devant le français Air Liquide, le groupe allemand Linde a vu son titre perdre jusqu'à 7,3% ce matin à la Bourse de Francfort, du jamais vu depuis trois ans. Les profits du 3e trimestre ont été grevés par des dépréciations provenant de Chine et du Brésil. En outre, non seulement l'objectif de marge de 2014 a été abaissé, mais les prévisions à horizon 2016 ont été reprises.

Lanterne rouge d'un indice DAX 30 en légère hausse, l'action Linde recule de 5,1% ce matin à Francfort, à 147 euros.

De janvier à septembre derniers, le chiffre d'affaires du géant allemand des gaz a grappillé 0,9% à 12,6 milliards d'euros. A changes constants, il progresserait de 4,8%.

Sur la période, ce que le groupe appelle son résultat opérationnel, et qui correspond de fait à l'excédent brut d'exploitation, a reculé de 3,2% à trois milliards d'euros. Hors effets devises, il prendrait 0,4%. La marge correspondante recule cependant de 100 points de base à 23%. Déjà en baisse, elle était de 23,1% au premier semestre.

Le bénéfice net part du groupe des neuf premiers mois de l'année a reculé de 18% à 818 millions d'euros (4,41 euros par action en données publié ; 5,31 euros hors exceptionnels).

En effet, des charges pour dépréciation d'un montant total de 229 millions d'euros ont été passées au 3e trimestre : elles proviennent du Chongqing Chemical Park (100 millions), en Chine, dont l'organisation grève la rentabilité, du Brésil (100 millions) où l'activité faiblit, et d'Asie du Sud-Est et d'Australie (29 millions).

En place depuis mai dernier, le directeur général Wolfgang Büchele estime que son groupe a plutôt bien résisté au ralentissement conjoncturel observé depuis l'été. 'Nous avons également dû passer des charges pour dépréciation en raison du changement des conditions de marché de certaines zones géographiques pour notre division Gaz', ajoute-t-il.

En guise de prévisions, Linde s'attend toujours, en 2014 et hors effets de changes, à une 'robuste' hausse de ses ventes.

Mais en conséquence des dépréciations d'actifs, la rentabilité des capitaux propres employés visée précédemment, soit environ 10%, n'est plus atteignable. Enfin, l'amélioration 'modérée' de la marge d'exploitation, toujours à changes constants, n'est plus de mise : Linde s'attend maintenant à une marge stable, toujours avant effets des devises

Invoquant une croissance mondiale décevante, le groupe a également revu en baisse ses projections à plus longue échéance : 'les perspectives macroéconomiques à moyen terme ont récemment perdu de leur éclat', a encore déclaré Wolfgang Büchele.

Précédemment, Linde pensait atteindre, en 2016, un 'résultat opérationnel' (dans les faits, un excédent brut d'exploitation) d'au moins cinq milliards d'euros, et un retour sur fonds propres employés de 13%. Cette prévision, qui avait été formulée en 2012 avant d'être,avait été tempérée dernièrement : si les changes restaient aussi défavorables, ce chiffre serait amputé d'environ 400 millions d'euros, a ajouté le groupe.

Tout cela n'est plus de mise : le 'résultat opérationnel' de 2017 (et non plus 2016) s'annonce entre 4,5 et 4,7 milliards, pour un retour sur fonds propres de 11 %, estime dorénavant Linde.


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