Berlin (awp/afp) - Le groupe allemand Linde et l'américain Praxair ont franchi une nouvelle étape dans leur projet de fusion qui doit donner naissance au numéro un mondial des gaz industriels, selon un communiqué publié mercredi.

"Les équipes de négociateurs de Linde et Praxair ont conclu un accord de base" sur un projet de fusion "entre égaux", indique le chimiste allemand dans un bref communiqué boursier.

En décembre dernier, les protagonistes de ce rapprochement, qui inquiète beaucoup les quelque 8.000 salariés de Linde en Allemagne, avait déjà annoncé un accord non contraignant sur les grandes lignes de leur plan.

Les négociateurs se sont désormais accordés sur un document final, "qui peut être soumis au vote des conseils de surveillance" des deux groupes et au directoire de Linde, a précisé un porte-parole de Linde, interrogé par l'AFP.

La transaction doit aussi recevoir le feu vert des autorités de concurrence compétentes, selon le communiqué.

Le mariage entre les deux spécialistes des gaz industriels, un secteur spécifique à la chimie, doit créer une société d'une valeur boursière de quelque 60 milliards d'euros.

Si l'accord se concrétise, la nouvelle entité détrônera de sa place de numéro un mondial le français Air Liquide, qui s'était renforcé en achetant un autre américain, Airgas.

Cette avancée dans le projet a ravi la Bourse de Francfort, l'action Linde prenant la tête de l'indice vedette Dax vers 15H15 GMT, avec une hausse de 2,80% à 170,65 euros, dans un marché en baisse de 0,27% à la même heure.

Selon des informations diffusées mercredi par le magazine économique Wirtschaftswoche, Linde va rassembler la semaine prochaine son conseil de surveillance pour voter la fusion.

Le porte-parole de Linde n'a pas voulu commenter.

L'hebdomadaire affirme que le chef du conseil de surveillance de Linde, Wolfgang Reitzle, va faire usage de son droit de vote double afin de contrer les représentants des salariés au conseil, farouchement opposés au projet qui selon eux risque d'entraîner des suppressions d'emplois en Allemagne et la vente de la filiale d'ingénierie, moins rentable.

Linde avait fait état début décembre d'une reprise des discussions avec le groupe américain, après avoir annoncé l'échec d'une première tentative de fusion à la mi-septembre.

afp/al