Le plus grande banque de détail britannique, dont le gouvernement s'est totalement désengagé après l'avoir renflouée après la crise financière de 2008, a dégagé un bénéfice imposable de 2,5 milliards de livres (2,8 milliards d'euros), en hausse de 4% par rapport à la période correspondante de 2016.

La hausse des profits, inférieure aux attentes des analystes, a bénéficié de celle du produit net bancaire mais a été freinée par une nouvelle provision de 700 millions de livres pour dédommager les clients à qui ont été vendus des produits d'assurance dans des conditions litigieuses.

Lloyds, qui a souligné la résistance de l'économie britannique en dépit des craintes suscitées par la perspective de la sortie du pays de l'Union européenne, a dit avoir commencé à resserrer ses conditions de crédit dans les prêts à la consommation.

Le directeur général Antonio Horta-Osorio, dont le maintien à la tête de la banque a fait l'objet de nombreuses questions de la part d'analystes et d'investisseurs avec le désengagement de l'Etat, a clairement indiqué qu'il entendait rester à son poste.

"J'aime le job, j'aime les équipes de Lloyds, je n'ai aucune intention d'aller ailleurs", a-t-il dit à des journalistes lors d'une téléconférence sur les résultats.

Vers 07h30 GMT, l'action recule de 1,65% à la Bourse de Londres.

La banque a dit que la provision de 700 millions de livres pour dédommager les clients victimes de vente forcée de produits d'assurance serait la dernière avant que le dossier ne soit clos en 2019.

Ce scandale est le plus important qui soit jamais survenu en Grande-Bretagne, pour ce qui est des délits liés à la consommation, et la banque a jusqu'à présent constitué 18 milliards de livres de provisions de dédommagement, soit plus que toute autre de ses homologues.

LLoyds a aussi versé 283 millions de livres de dédommagements aux bénéficiaires de prêts hypothécaires auxquels avaient été prélevés des commissions pour des arriérés de paiement.

Le produit net bancaire a progressé de 4% à 9,3 milliards de livres. La marge nette d'intérêt a augmenté au deuxième trimestre par rapport au trimestre précédent pour s'établir à 2,82%.

La banque a dit qu'elle verserait un dividende intérimaire d'un pence par action, en hausse de 18% par rapport à l'année dernière.

(Andrew MacAskill et Lawrence White, Marc Joanny pour le service français, édité par Véronique Tison)