Londres (awp/afp) - Lloyds Banking Group a annoncé mercredi avoir dégagé un bénéfice net de plus de 3 milliards de livres en 2017, en hausse de 52%, grâce à la bonne tenue de l'économie britannique en dépit des incertitudes du Brexit.

Forte de ce bénéfice, sa meilleure performance depuis plus de dix ans, la banque s'est montrée confiante pour la suite et a annoncé un plan de rachat d'actions portant sur un milliard de livres. Elle a prévu en outre d'investir 3 milliards de livres (3,4 milliards d'euros) notamment dans les nouvelles technologies d'ici à 2020 pour doper sa présence numérique.

"Bien que la nature précise des relations futures du Royaume-Uni avec l'Europe demeure peu claire et que les perspectives économiques soient du coup incertaines, l'économie a résisté avec un faible taux de chômage, un taux d'emploi record, des prix immobiliers stables et une croissance du PIB de 1,8%", a expliqué le directeur général de Lloyds Banking Group (LBG), António Horta-Osorio, dans un communiqué.

Sauvée de la faillite lors de la crise financière internationale par une intervention de l'Etat qui était monté jusqu'à 40% de son capital en 2009, la banque a mené depuis de nombreuses restructurations et s'est recentrée sur son activité envers les entreprises et les particuliers au Royaume-Uni. L'Etat a vendu ses toutes dernières parts dans LBG en 2017.

L'an passé, la Banque d'Angleterre a de surcroît élevé son taux d'intérêt pour la première fois depuis plus de dix ans, une évolution amenée à se poursuivre et qui devrait profiter à LBG en relevant les marges qu'elle peut obtenir sur les prêts qu'elle concède - que ce soit pour des achats immobiliers ou des prêts aux entreprises.

Dans le détail, son produit net bancaire (qui correspond peu ou prou au chiffre d'affaires) a grimpé de 5% l'an passé, à 17,5 milliards de livres, tandis que son bénéfice ajusté, indicateur scruté par les investisseurs, a grimpé de 8% à 8,5 milliards de livres.

L'amélioration des comptes est d'autant plus notable que le groupe a dû, parallèlement, enregistrer des provisions plus importantes liées aux scandales des PPI, avec 1,65 milliard de livres mis de côté en 2017 contre 1 milliard en 2016.

Ce scandale d'assurances-crédit défectueuses, qui remonte aux années 1990, touche les grandes banques britanniques, mais LBG, très dépendante de la banque de détail, a été l'établissement qui a dû passer le plus de provisions, avec plus de 19 milliards de livre au total ces dernières années (21,5 milliards d'euros), soit plus de la moitié du fardeau total des banques dans cette affaire.

LBG a dû en outre provisionner 865 millions de livres supplémentaires pour faire face à des amendes et pénalités infligées par diverses autorités pour mauvaises conduites passées - un fléau pour les banques britanniques dont les comptes souffrent depuis des années des conséquences financières de divers scandales. Ce chiffre était toutefois de près de 1,1 milliard en 2016.

Signes de sa confiance, le groupe a élevé de 20% le montant du dividende total versé aux actionnaires en 2017. Il a dévoilé le rachat d'un milliard de livres de ses propres actions à partir du mois de mars, un plan qui s'étalera sur un an.

afp/rp