Londres (awp/afp) - La banque britannique Lloyds Banking Group (LBG) a fait état mercredi d'un bond de 63% de son bénéfice net lors des neuf premiers mois de 2017, grâce à une économie britannique jugée "résistante".

Entre le 1er janvier et le 30 septembre, le groupe bancaire a dégagé un bénéfice net de 2,752 milliards de livres (3 milliards d'euros). "Notre modèle centré sur le Royaume-Uni nous a permis de bien réussir, dans un contexte de résistance de l'économie britannique", s'est félicitée la banque, qui a pu relever sa prévision annuelle de génération de capital.

Très dépendante de la banque de détail, LBG a élevé de 9% ses revenus globaux, profitant d'un marché domestique somme toute solide malgré les incertitudes planant avant le Brexit. "Le marché immobilier est ferme et notre performance dans le crédit demeure stable", a expliqué la banque.

L'établissement a bénéficié aussi d'une bonne tenue de ses activités de financement d'achats de voitures et de cartes de crédit, au moment où les Britanniques ont recours à l'endettement pour financer leurs dépenses, dans un contexte un tassement du pouvoir d'achat sur fond d'inflation accélérée.

Le bénéfice ajusté avant impôt du groupe, un indicateur regardé par les investisseurs, a bondi au final de 38%, à 4,5 milliards de livres.

La banque n'a pas provisionné de nouvelles pertes au troisième trimestre en lien avec le scandale de ventes forcées d'assurances-crédit PPI, contrairement au premier semestre au cours duquel elle avait dû mettre de côté plus d'un milliard de livres en prévision de paiements qu'elle devrait concéder dans cette affaire.

Ce scandale des PPI remonte aux années 1990, lorsque les banques britanniques ont commencé à vendre massivement des assurances destinées à soutenir les emprunteurs qui se retrouveraient dans l'incapacité de rembourser un prêt, immobilier ou autre, ou de faire face aux échéances liées à leur carte de crédit -à cause, par exemple, de la perte d'un emploi, d'un accident ou d'une maladie.

L'affaire a émergé dans les années 2000 lorsqu'il est apparu que ces PPI comportaient des clauses cachées faisant que l'emprunteur ne pouvait en bénéficier lorsqu'il en avait besoin. Des assurances ont aussi été vendues sans demander clairement l'avis des clients.

Toutes les grandes banques britanniques ont dû payer des dédommagements à leurs clients et régler des amendes pour ce scandale, mais LBG est celle qui, de loin, a dû passer le plus de provisions, avec autour de 18 milliards de livres au total ces dernières années, soit plus de la moitié du fardeau total des banques.

Lloyds était passée tout près de la faillite pendant la crise financière internationale, au cours de laquelle l'État britannique avait volé à son secours en montant à plus de 40% du capital. Depuis et dans un contexte d'amélioration des résultats de LBG, l'État a vendu toutes ses parts.

afp/jh