Pour autant, force est de reconnaître que les facteurs de soutien qui ont rythmé l’année 2017 (à lire ici : Le secteur minier à l’aube d’une plus forte concentration) ne se sont pas dissipés. Au contraire, la croissance mondiale s’établit à son plus haut niveau depuis 2010, à près de 3,9% pour 2018 et 2019 selon les projections du FMI. De même, la demande de métaux nécessaires à la fabrication de batteries (tels que le cobalt, le manganèse ou encore le lithium) ne faiblit pas et demeure solide, à l’image des projections de croissance des véhicules électriques. Dissonance ou non, l’évolution des prix des métaux de base ne reflète pas ces dynamiques.  Depuis le 1er janvier, seuls le nickel et l’étain affichent des performances positives (à respectivement +9,65% et +5,50%) tandis que le reste du compartiment perd de la valeur, à l’image du cuivre qui cède 5,5% sur la même période.

Le poids de la politique américaine

De toute évidence, les ordonnances guerrières de Donald Trump à travers les taxes de 10% et 25% sur les importations d’acier et d’aluminium y sont pour quelque chose. Tout ou presque aura été dit sur cette décision néfaste au commerce et à la croissance mondiale (à lire ici : le nouveau tour de passe-passe de Trump). Malgré tout, les opérateurs demeurent suspendus aux différents rebondissements qui animent les différends commerciaux des Etats-Unis avec ses partenaires.

Dernièrement, l’administration américaine a consenti à exempter jusqu’au 1er juin l’Union européenne, le Mexique mais aussi le Canada de ces droits à l’importation. Les négociations sont donc toujours en cours, chaque camp voulant coûte que coûte défendre ses termes de l’échange. Les réactions ne se sont pas fait attendre en Europe, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker ayant réclamé « un retrait pur et simple » des droits de douane. Par ailleurs, les Etats-Unis ont annoncé des accords de principe avec le Brésil, l’Argentine et l’Australie, dont les détails devraient être dévoilés dans les prochaines semaines. Seule la Corée du Sud est parvenue à nouer une solution durable, en ouvrant davantage son marché automobile aux constructeurs américains.

A noter la double peine pour la Russie, qui en plus des barrières tarifaires supplémentaires à l’entrée du marché américain, se voit imposer de lourdes sanctions visant des oligarques russes, dont Oleg Deripaska, à la tête du premier producteur d’aluminium au monde, Rusal. Là encore, des négociations sont en cours, centrées autour du retrait du fondateur de ses sociétés pour que celles-ci puissent échapper aux sanctions américaines.

Dans ce cadre, l’aluminium côté au LME demeure hautement volatil. Le cours du métal gris poursuit depuis 2016 un mouvement de rattrapage mais peine à déborder sa résistance à 2330 USD la tonne métrique.


Evolution du cours de la tonne d'aluminium, en unités de temps hebdomadaires

De son côté, le cuivre reste parfaitement cadré au sein d’un trading range, grossièrement borné entre 6400 et 7200 USD. Seule une sortie haussière militerait pour une poursuite du mouvement haussier.



Evolution du cours de la tonne de cuivre, en unités de temps hebdomadaires

Enfin, le nickel approche d’une zone importante autour des 15500 USD, propice aux prises de bénéfices.



Evolution du cours de la tonne de nickel, en unités de temps hebdomadaires