La compétition, avec des milliards d'euros à la clé, pourrait avoir des conséquences sur le programme franco-allemand d'avions de combat, un projet distinct qui vise à remplacer à terme les Eurofighter Typhoon par une nouvelle génération d'Eurofighter.

Airbus pousse en faveur de l'Eurofighter, un programme qu'il mène avec le britannique BAE Systems et l'italien Leonardo, en faisant valoir que l'appareil pourra prendre en charge les missions des Tornado quand ces derniers commenceront à être remplacés, à partir de 2025.

Acheter des Eurofighter supplémentaires permettrait également à l'Allemagne de limiter ses coûts de maintenance puisque le pays possède déjà une flotte de 130 Eurofighter, ajoute Airbus.

Le ministère allemand de la Défense compte donner la priorité à l'avion de combat européen mais il a également requis des informations sur le F-35 de Lockheed et les F-15E et F/A-18E/F construits par Boeing.

En décembre dernier, le ministère a publiquement désavoué des propos du chef de l'armée de l'air, le général Karl Müllner, qui avait exprimé sa préférence pour le F-35. L'officier doit prendre sa retraite le mois prochain.

Berlin dit qu'il prendra une décision définitive sur les Tornado une fois qu'il aura mené un examen exhaustif des éléments fournis par les constructeurs.

Dans une interview à Die Welt am Sonntag, le directeur général d'Airbus Defence and Space, Dirk Hoke, déclare que le programme franco-allemand sera compromis si l'Allemagne devait choisir les F-35 pour remplacer les Tornado.

"Toute coopération avec la France sur les questions d'avions de combat sera morte" dans un tel cas de figure, a-t-il averti.

Les responsables de Lockheed soulignent pour leur part qu'il serait sensé pour l'Allemagne d'acheter un certain nombre de F-35 étant donné que de nombreux alliés en Europe, dont le Royaume-Uni, l'Italie et les Pays-Bas, achètent également ces appareils.

(Andrea Shalal; Jean-Stéphane Brosse pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)