Londres (awp/afp) - Le groupe d'infrastructure de télécommunications Arqiva a annoncé lundi son introduction à la Bourse de Londres en novembre avec une valorisation de 6 milliards de livres, confirmant le dynamisme du marché malgré les incertitudes du Brexit.

La société britannique est spécialisée dans les tours d'émission et travaille avec des clients allant des grands groupes de télévision (BBC, ITV, Channel 4) aux opérateurs télécoms (EE, OR, Vodafone).

Elle entend lever 1,5 milliard de livres (1,7 milliard d'euros) et mettre en Bourse 25% de son capital, à l'occasion de cette opération qui sera effective le mois prochain, selon un communiqué.

Arqiva, dont les principaux actionnaires sont un fonds de pension canadien et la société financière australienne Macquarie, a réalisé un chiffre d'affaires de 944 millions de livres pour l'exercice 2016-2017 (achevé fin juin) et est très rentable avec un résultat brut d'exploitation de 467 millions de livres.

L'introduction en Bourse valorise la société 6 milliards de livres (6,7 milliards d'euros) ce qui en ferait l'opération la plus importante à la Bourse de Londres cette année.

Elle témoigne du réveil du marché londonien depuis quelques mois après une activité au ralenti fin 2016 et début 2017.

Une étude du cabinet EY début octobre montrait que Londres a été la place financière la plus dynamique au troisième trimestre, pour la zone Europe, Moyen-Orient, Inde et Afrique.

La capitale britannique a enregistré quelque 30 introductions en Bourse lors du trimestre de juillet à septembre, qui ont permis de lever 2,9 milliards de livres.

Pour EY, le quatrième trimestre pourrait même être le plus actif de l'année, compte tenu du grands nombre de projets qui sont en attente.

Le cabinet met toutefois en garde sur le fait que le rebond du marché londonien s'explique surtout grâce à son attractivité internationale, qui compense un marché intérieur plus fragile. Toutes introductions confondues, la place de Londres génère un peu moins de levées de fonds que ces dernières années.

"Tant que la livre ne s'est pas stabilisée et qu'il n'y a pas de plus grande certitude et clarté concernant le processus et les termes de la sortie du Royaume-Uni de l'UE, nous ne voyons pas de pleine reprise du marché des introductions en Bourse britannique", prévient Scott McCubbin, chez EY.

Le marché londonien, géré par le London Stock Exchange (LSE), espère en outre bien pouvoir participer à l'introduction en Bourse du géant pétrolier saoudien Aramco. Le régulateur britannique a même proposé d'assouplir les règles boursières pour convaincre les Saoudiens, s'attirant de vives critiques au sein du monde politique et financier qui a pointé un risque pour la réputation de la place.

afp/rp