Londres (awp/afp) - Un actionnaire du London Stock Exchange exige le maintien de son directeur général Xavier Rolet, une figure respectée de la City, ce qui pousse l'opérateur boursier à examiner la convocation d'une assemblée générale.

Le groupe avait créé la surprise le 19 octobre en annonçant le départ d'ici fin 2018 du dirigeant français qui est à la tête du LSE depuis presque dix ans et dont il a fait un poids lourd mondial de l'industrie financière.

Mais le LSE a indiqué vendredi dans un communiqué avoir reçu une lettre du fonds activiste TCI (The Children's Investment Master Fund), qui détient 5% du groupe, demandant la convocation d'une assemblée générale des actionnaires afin d'examiner des résolutions appelant à conserver M. Rolet jusqu'en 2021 et au départ du président du conseil d'administration Donald Brydon.

Le départ prochain du dirigeant a suscité des interrogations chez cet actionnaire, qui se demande si M. Rolet a choisi de se retirer ou s'il est poussé vers la sortie par le conseil d'administration.

Ces doutes s'expriment alors que sous sa direction le LSE a grandi à coups d'acquisition au point que la capitalisation boursière du groupe est passée de 800 millions de livres en 2009 à près de 14 milliards de livres aujourd'hui, ce qui a de quoi satisfaire les actionnaires.

Le LSE explique qu'il "va respecter ses obligations" concernant la requête de TCI et qu'il a 21 jours pour convoquer une assemblée générale.

Le fondateur de TCI, Chris Hohn, a assuré cette semaine au Financial Times qu'il était confiant dans le fait qu'une majorité d'actionnaires voteront en faveur de ses propositions.

M. Rolet, 57 ans, avait pris les rênes du LSE en 2009 et lui a permis de devenir un groupe diversifié sur les marchés, qui gère la Bourse de Londres et la Bourse de Milan, le spécialiste des indices Russell ou encore la chambre de compensation LCH.

Ces années passées à la tête du groupe ont toutefois été marquées par l'échec cuisant en mars dernier du mariage prévu avec l'opérateur de la Bourse de Francfort, Deutsche Börse, qui n'a pu être validé par la Commission européenne dans un contexte rendu difficile par le Brexit.

afp/rp